à Budapest le 28 octobre 2014 |
[29/10/2014 10:23:57] Budapest (AFP) Plusieurs dizaines de milliers de personnes, selon un comptage des médias locaux, ont de nouveau défilé mardi soir à Budapest contre un projet de “taxe sur internet” jugé liberticide.
“Nous ne permettrons pas ça”, chantait une foule de tous âges et de tous horizons, réunie pour la deuxième fois en trois jours dans les rues de la capitale hongroise malgré une température hivernale.
Le gouvernement conservateur de Viktor Orban veut taxer les téléchargements à hauteur de 150 forints (0,50 euro) par gigaoctet. Devant le tollé suscité par ce projet, la future taxe en discussion au parlement pourrait toutefois se voir plafonnée à 2 euros par mois.
La Commission européenne a durement critiqué le projet, dont les opposants hongrois pensent qu’il vise à restreindre les libertés.
“La taxe internet est un symbole de l’autocratie du gouvernement”, a lancé mardi aux manifestants Zsolt Varady, le chef d’un réseau social hongrois. La foule lui a répondu aux cris de “Orban dehors.”
Selon Balazs Gulyas, l’un des organisateurs de cette mobilisation née sur Facebook, le projet remet en cause “le droit d’être informé”.
Dans un secteur des médias bouleversé par des réformes controversées depuis l’arrivée au pouvoir de M. Orban en 2010, “l’internet est la partie des médias la moins contrôlée par le gouvernement”, a affirmé M. Gulyas à l’AFP lors de la manifestation.
En fin de soirée, un groupe de quelque 2.000 personnes s’est rassemblé devant le Parlement, criant “Europe!” et tentant d’introduire le drapeau de l’Union européenne dans le bâtiment, où ce symbole n’est plus hissé aux côtés du drapeau hongrois suite à une décision du gouvernement Orban. Ils ont applaudi quand une personne a ouvert de l’intérieur une fenêtre donnant sur la place et a brandi la bannière de l’UE. Le groupe s’est alors dispersé.
Des manifestations ont eu lieu dans huit autres villes hongroises mardi soir. Les organisateurs ont donné rendez-vous aux manifestants au plus tard le 17 novembre, jour où le Parlement doit se prononcer sur le projet.