Les exportateurs tunisiens sont appelés à saisir les grandes opportunités d’exportation vers le marché russe, après l’embargo imposé par ce pays aux produits des pays occidentaux (USA, Canada, Australie, et UE) au mois d’août dernier suite au conflit russo-ukrainien et le boycottage par la Russie de ces pays.
Cet appel a été lancé par des cadres du Centre de promotion des exportations (CEPEX) lors d’une journée d’information organisée mercredi à Sfax, en présence de nombre d’entreprises exportatrices.
Habib Hammami, directeur central au CEPEX, a souligné que les produits occidentaux étant soumis à l’embargo décidé par le gouvernement russe, il existe un fort potentiel d’exportation pour les industriels et exportateurs tunisiens, essentiellement pour les poissons et crustacés, le lait et produits laitiers, les légumes et fruits, les pâtes alimentaires, les saucisses et produits similaires et autres.
Il a fait remarquer qu’en 2013, plus de 50 nouveaux produits tunisiens ont accédé au marché russe, ajoutant que la Tunisie détient une part de marché dans ce pays, de plus de 37% pour ce qui est de l’exportation des dattes mais n’a qu’une part de 2,3%, dans le domaine de l’huile d’olive.
Pour sa part, Youssef Bayoudh, représentant du Cepex à Moscou, a mis en exergue, dans une discussion via skype avec les exportateurs tunisiens, l’importance des opportunités que présente le marché russe en cette période, faisant savoir que des Marocains, Egyptiens et des exportateurs d’autres pays ont commencé à saisir ces opportunités.
Il a exhorté les Tunisiens à participer massivement, aux manifestations et salons spécialisés en Russie, à adhérer aux programmes de promotion du marché russe, à prendre part à des missions d’affaires et à effectuer des visites personnelles dans ce pays.
Toutefois, M. Bayoudh conseille aux Tunisiens de passer par une société intermédiaire russe qui facilite l’accès à ce marché, tout en exprimant l’entière disposition du bureau du Cepex à Moscou d’apporter l’assistance nécessaire aux exportateurs tunisiens.
Les problèmes de la chaîne logistique, du coût élevé du transport, du climat froid, de la langue ainsi que de la certification des produits exigée par le marché russe ont été, par ailleurs, évoqués par les exportateurs participant à la journée d’information.
Ils ont, en outre, évoqué les difficultés auxquelles sont confrontés les exportateurs particulièrement en matière d’accès aux bases de données sur le marché russe en général.
Le représentant de la COTUNACE à Sfax a fait savoir, de son côté, que les risques existent en matière de paiement des transactions sur le marché russe, comme sur les marchés européens, africains ou autres….
Pour sa part, le président de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, Anouar Triki, a indiqué que l’organisation patronale est disposée à appuyer et encadrer les démarches et les initiatives d’encouragement des exportateurs tunisiens à aller plus nombreux vers le marché russe.
Le représentant du groupe Triki a, de son côté, présenté son expérience et qui exporte les chewing-gum, les bonbons et la confiserie vers les cinq continents, mais aussi sur le marché russe.
Notons que la Russie est le 5ème plus grand importateur mondial de produits agroalimentaires, 2ème importateur de fruits et 4ème de légumes. Elle recevait, avant l’embargo, 10% des exportations de l’Union européenne dans le domaine de l’agroalimentaire.
La Russie est le 11ème fournisseur et le 37ème client de la Tunisie. Elle est, également, son premier client et fournisseur parmi les pays d’Europe centrale et orientale..