Suez Environnement : les déchets et les effets de change ont pesé sur l’activité

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érard Mestrallet, à Paris le 2 mai 2013 (Photo : Bertrand Guay)

[30/10/2014 17:24:26] Paris (AFP) Suez Environnement, qui fait face à une concurrence plus forte en France, a vu son activité marquer le pas sur les neuf premiers mois de l’année, fortement pénalisée par des effets de change, sur fond d’activité dynamique dans la branche Eau mais à la peine dans les déchets.

De janvier à septembre, le groupe français de gestion de l’eau et des déchets a enregistré un chiffre d’affaires de 10,5 milliards d’euros, en légère baisse de 1%, pour un résultat brut d’exploitation en hausse de 4,7% à 1,96 milliard d’euros.

Le groupe a également réduit sa dette à 7,5 milliards d’euros sur 9 mois contre 7,8 milliards d’euros sur la même période de l’an dernier, avec un niveau de dette correspondant à 2,86 années d’excédent brut d’exploitation au 30 septembre (calculé sur douze mois glissants), inférieur à l’objectif de 3 visé par le groupe.

Les marchés ont sanctionné ces résultats, la valeur perdant 2,70% à l’ouverture de la Bourse de Paris, avant de rebondir pour terminer en quasi équilibre à la clôture (-0,15%).

L’activité a été particulièrement pénalisée par les effets de change qui ont pesé sur le chiffre d’affaires à hauteur de 169 millions d’euros sur ce trimestre, soit un impact de -1,6%, notamment à cause de la dépréciation du peso chilien et du dollar australien par rapport à l’euro.

Si l’euro reste à son niveau actuel, le groupe table sur un manque à gagner de 200 millions d’euros sur le chiffre d’affaires et de 70 à 80 millions d’euros sur le résultats brut d’exploitation pour l’ensemble de 2014, a indiqué le directeur général en charge des finances, Jean-Marc Boursier lors d’une conférence téléphonique.

La croissance organique (hors effets de change et de variation de périmètre) s’inscrit elle en hausse de 1,2% sur la période.

Elle est tirée par l’activité Eau Europe (+3,6%) qui a bénéficié d’augmentations tarifaires et du développement de nouveaux services, notamment avec le développement du +smart water+ (réseaux et compteurs d’eau intelligents).

Dans la branche International, l’activité est également en hausse (+1%), toutes les régions étant en croissance. La filiale Degrémont s’est redressée au troisième trimestre (+3,4%) mais reste en difficulté sur neuf mois (-8,2%).

L’activité Déchets reste elle à la peine en baisse de 0,3% en organique et de 2,1% en données publiées, en raison de la morosité économique en Europe et d’une baisse des prix des matières premières.

Cependant, le groupe a enregistré une amélioration de 1% de ses volumes traités, conformément à ses objectifs annuels.

“Ce n’est pas le gisement déchets sur le marché européen qui augmente, mais la part de marché de Suez environnement, grâce à la mise en service de deux usines de valorisation énergétique, l’une dans la région de Newcastle et l’autre à Clermont-Ferrand”, a souligné Jean-Marc Boursier.

– La France tire la langue –

En France, la situation du groupe reste compliquée avec une stabilité dans l’Eau (-0,1%) et les déchets (-0,4%).

la Lyonnaise des Eaux a pâti d’une baisse des volumes liée aux conditions météorologiques défavorables en juillet et août.

Le groupe risque également de perdre le contrat de distribution de l’eau potable de la communauté urbaine de Lille qu’il détient depuis 30 ans et qui est important en termes d’image pour Suez Environnement, même s’il “ne contribue pas positivement au résultat” du groupe, a précisé M. Boursier.

Le groupe a été écarté de l’appel d’offres pour cause de manquement au cahier des charges. Le groupe a l’intention de contester en justice cette décision.

Dans les déchets, le groupe fait face à une compétition accrue sur les prix que M. Boursier a expliqué par le retard de ses concurrents dans la valorisation énergétique qui les pousse à baisser leurs prix.

Suez Environnement a par ailleurs confirmé ses objectifs pour 2014 d’une croissance de son excédent brut d’exploitation supérieure ou égale à 2% et un cash flow libre d’environ un milliard d’euros.

Pour les atteindre, le groupe a concédé que son plan d’optimisation des coûts sera “un tout petit peu accru” d’ici la fin de l’année. L’économie prévue devrait s’élever entre 140 et 150 millions d’euros au lieu des 125 millions d’euros précédemment visés, a-t-il indiqué.

Par ailleurs, l’ancienne patronne d’Areva Anne Lauvergeon a été cooptée comme administratrice du groupe et membre du comité des nominations et des rémunérations.