Sans surprise, Areva souffre toujours mais confirme ses objectifs

61a126adcd233870cfdf5240f1d1215f38eda0f3.jpg
Areva (Photo : Charly Triballeau)

[31/10/2014 18:41:35] Paris (AFP) Areva a vu son activité de nouveau décliner au troisième trimestre et plus qu’attendu, toujours pénalisé par les difficultés persistantes sur le marché du nucléaire, mais le groupe a néanmoins maintenu ses objectifs pour 2014.

De juillet à septembre, le chiffre d’affaires d’Areva a chuté de 15,3% à 1,67 milliards d’euros. Et en cumul sur les neuf premiers mois de l’année, il ressort en recul de 14,3% à 5,55 milliards d’euros.

“Cette baisse s’explique par l’absence des éléments non récurrents de l’année 2013 dans les activités Mines et Aval et par la conjoncture dégradée en 2014”, a indiqué Pierre Aubouin, directeur général adjoint du groupe en charge des finances, cité dans un communiqué.

La branche Mines a ainsi vu son activité se contracter de 44,8% sur neuf mois, essentiellement à cause de l’achèvement fin 2013 d’un accord de vente d’uranium hautement enrichi.

Seule l’activité Amont résiste bien, en hausse de 13,2% sur neuf mois, en raison notamment de l’augmentation des ventes aux Etats-Unis et en France dans l’enrichissement, grâce à la montée en puissance de la production de l’usine de George Besse II (Drôme).

Areva, géant français du nucléaire détenu à 87% par des capitaux publics, continue de souffrir d’un marché de l’uranium incertain, globalement marqué par un prix bas de cette matière première malgré un rebond ces dernières semaines, et du repli des ventes de nouveaux réacteurs depuis la catastrophe de Fukushima, au Japon en 2011.

Le groupe, comme l’ensemble du secteur, reste suspendu au redémarrage éventuel des réacteurs nippons, dont deux ont reçu un avis favorable de l’autorité de sureté japonaise mais sont toujours dans l’attente d’une décision du gouvernement.

La relance du secteur est conditionnée “au redémarrage des centrales nucléaires au Japon”, avait affirmé lors du récent Bourget du nucléaire près de Paris le patron du groupe Luc Oursel, avant son départ pour des raisons de santé.

Le numéro deux du groupe Philippe Knoche a été désigné pour diriger Areva de manière transitoire.

– Activité “plus soutenue” en fin d’année –

Ces incertitudes avaient notamment contraint le groupe à réviser ses objectifs à la baisse cet été. Il les a maintenus vendredi, tablant sur une baisse de 10% en organique de son chiffre d’affaires et une marge d’excédent brut d’exploitation de 7% du chiffre d’affaires.

Le niveau du cash flow opérationnel libre, indicateur de performance privilégié par le groupe et visé à l’équilibre sera lui “dépendant du rythme de certains encaissements clients attendus avant la fin de l’année”, a précisé Areva.

Le groupe avait aussi annoncé début octobre une réduction de 200 millions d’euros supplémentaires de ses investissements sur la période 2015-2016, les ramenant ainsi à un montant inférieur à 1 milliard d’euros, et des cessions d’actifs pour 450 millions d’euros.

Pierre Aubouin dit toutefois “attendre une activité plus soutenue au quatrième trimestre, en particulier pour l’activité Mines”.

A terme, le groupe table désormais sur la concrétisation d’un carnet de commandes qui a atteint un niveau record dans les activités nucléaires au 30 septembre et s’établit globalement à 46,1 milliards d’euros, en hausse de 11,4%.

Il est notamment tiré par un accord conclu avec EDF dans les traitement des combustibles usés et la production de MOX, ainsi que de plusieurs contrats conclus dans les combustibles.

“Nous conservons ainsi une visibilité importante pour les activités récurrentes d’Areva sur les prochaines années”, a assuré M. Aubouin.