érité le 31 octobre 2014 dans les rues de Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
[31/10/2014 19:02:42] Lisbonne (AFP) Plusieurs milliers de fonctionnaires ont défilé, vendredi, dans les rues de Lisbonne pour protester contre les coupes salariales ou encore l’augmentation des horaires de travail, après l’adoption du projet de budget pour 2015 au Parlement.
Les députés de la majorité de centre droit ont voté vendredi en première lecture un projet de budget sans nouvelles mesures d’austérité, mais qui maintient, tout en les allégeant de 20%, des coupes déjà en place dans les salaires des fonctionnaires.
“Non et non au vol de nos salaires !”, “la seule solution, c’est la démission !” ou encore “oui aux 35 heures, non aux 40 heures !”, scandaient les manifestants venus de tout le Portugal et réunis à l’appel de leur principal syndicat, le Front commun des syndicats de l’administration publique.
“Les jeunes sont particulièrement touchés par les coupes salariales”, dénonce Paulo Almeida, chauffeur de 31 ans travaillant pour la mairie de Lisbonne. “J’ai perdu 200 euros sur mon salaire et je gagne aujourd’hui moins que quand j’ai commencé”.
Un peu plus loin, Esmenia Castro, 53 ans, raconte avoir été licenciée l’an dernier : “à mon âge, c’est très difficile de retrouver du travail”, explique cette ancienne fonctionnaire de la sécurité sociale, qui affirme “survivre aujourd’hui avec 377 euros par mois”.
érité le 31 octobre 2014 dans les rues de Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
Les 40 heures de travail hebdomadaires dans la fonction publique, instaurées fin 2013, “ont fait baisser la qualité des services de santé portugais”, affirme pour sa part Pedro Frias, 37 ans, infirmier à Lisbonne, qui évoque “l’épuisement total” dont souffre sa profession.
Les infirmiers avaient protesté, fin septembre, en faisant une grève de deux jours contre le manque d’effectifs et les horaires à rallonge.
Ana Avoila, la coordinatrice du Front commun, a dénoncé les mesures d’austérité qui restent inscrites dans le budget 2015, et s’est félicitée de “l’adhésion importante au mouvement de protestation”.
A l’instar de l’Irlande, le Portugal lâche un peu de lest sur la rigueur, mais n’abandonne pas pour autant la maîtrise de son déficit, qu’il prévoit de ramener de 4% à 2,7% du PIB en 2015, grâce à la reprise de l’emploi, susceptible d’améliorer les recettes fiscales.
Des élections législatives étant prévues pour dans un an et afin d’encourager une reprise encore hésitante de l’économie, le gouvernement a renoncé à imposer de nouvelles ponctions aux Portugais.