Forte de ses records, Wall Street va surveiller les élections américaines

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à la Bourse de New York (Photo : Timothy A. Clary)

[01/11/2014 08:46:19] New York (AFP) Forte de ses records tout frais et de la bonne tenue de l’économie américaine, Wall Street s’élance avec une certaine confiance vers la semaine prochaine, même si les résultats des élections de mi-mandat aux Etats-Unis pourraient faire bouger le marché.

Au cours des cinq dernières séances, l’indice Dow Jones Industrial Average a grimpé de 3,43%, clôturant à 17.390,52 points, un sommet historique en clôture.

Le Nasdaq, à dominante technologique, s’est envolé de 3,28% à 4.630,74 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500, le plus regardé par les investisseurs, a gagné 2,69% à 2.018,05 points, un niveau jamais atteint auparavant.

A peine 15 jours après une dégringolade vers les tréfonds du marché, la Bourse new-yorkaise a montré toute sa vigueur, ses grands indices bondissant d’environ 10% depuis.

“La correction du marché a été annulée”, résume Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Et le mieux, “c’est que le marché a fait son +come-back+ non pas grâce à la Fed, mais malgré la Fed”, la Réserve fédérale américaine, poursuit-il.

La banque centrale américaine a en effet confirmé les attentes du marché mercredi en annonçant la fin de son programme de soutien exceptionnel à l’économie américaine (“QE”).

Elle a aussi “surpris par le ton plus ferme de son communiqué” se basant sur des perspectives économiques optimistes, remarquent les experts de Barclays.

Mais la plus grande surprise pour beaucoup a été le sang-froid avec lequel les investisseurs ont digéré ces annonces, sachant à quel point la politique dite de “l’argent facile” de la Fed a contribué à l’essor des marchés financiers ces dernières années.

“On s’attendait à ce que le marché se casse la figure, ce qui ne s’est en aucun cas produit”, note Art Hogan, de Wunderlich Securities.

Pour Gregori Volokhine, “cela montre que l’économie américaine a la force d’affronter non seulement la fin du +QE+ mais aussi la hausse des taux attendue l’année prochaine”.

Il sera ainsi essentiel de surveiller les nouveaux indicateurs économiques américains, après s’être assuré d’une croissance des Etats-Unis meilleure que prévu ces derniers mois et d’un moral des ménages au beau fixe.

– Statu quo ou pas –

Lundi, les investisseurs scruteront, outre les discours de patrons d’antennes locales de la Fed (Chicago et Dallas), les chiffres des dépenses de construction en septembre, de l’indice ISM d’activité industrielle en octobre et des ventes de voitures ce mois-là. Ils regarderont aussi les statistiques de la balance commerciale des Etats-Unis mardi, des chiffres sur l’emploi dans le privé mercredi, avec l’ISM dans les services, les inscriptions hebdomadaires au chômage jeudi, et une première estimation sur la productivité américaine au troisième trimestre.

Et bien sûr, “le calendrier économique culminera vendredi avec les chiffres sur l’emploi” aux Etats-Unis, précisent les économistes de IHS, prévoyant quelque 222.000 créations d’emplois en octobre et un taux de chômage inchangé à 5,9%

“Mais le plus important, ce sera les élections de mi-mandat” mardi, estime Gregori Volokhine.

Les Américains éliront ce jour-là un nouveau Congrès, qui pourrait repasser entièrement sous domination républicaine pour la première fois depuis 2006.

Les républicains, déjà majoritaires à la Chambre des représentants, ont en effet de bonnes chances de ravir le Sénat jusqu’à la fin du mandat de Barack Obama en 2017.

“Il y a un peu l’idée sur le marché qu’une victoire républicaine au Sénat pourrait aider à débloquer deux grands dossiers” économiques aux Etats-Unis, indique M. Volokhine: la remise en cause de l’interdiction datant des années 1970 d’exporter du brut américain, face au boom de la production pétrolière en plein essor du schiste, et une éventuelle “amnistie fiscale” qui permettrait aux multinationales américaines de “rapatrier leur fonds en Europe par exemple pour investir dans l’économie américaine”.

A l’inverse selon lui, “une victoire démocrate pourrait signifier le statu quo”, avec un Congrès divisé et velléitaire.

Du côté des résultats d’entreprises, on regardera AIG lundi, Activision et 21st Century Fox mardi, Time Warner et Mondelez mercredi, et Disney jeudi.

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