A l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes contre les journalistes, Reporters sans frontières (RSF) lance une campagne internationale intitulée «FightImpunity». Objectif: faire pression sur les autorités afin qu’elles traduisent en justice les responsables de ces crimes.
Dans une déclaration rendue publique vendredi, l’organisation regrette l’absence de procédures officielles permettant d’élucider les violations pratiquées contre les journalistes.
Plus de 90% des crimes commis contre les journalistes ne sont jamais élucidés et donc jamais punis, déplore l’ONG, indiquant que 800 journalistes ont été tués au cours de la dernière décennie pendant l’exercice de leur fonction. L’année 2012 s’est révélée la plus meurtrière, avec 88 journalistes tués. En 2013, le nombre de tués a connu une baisse relative mais les chiffres des attaques et menaces contre les reporters continuent de grimper. Depuis le 1er janvier 2014, 56 journalistes ont perdu la vie.
«FightImpunity» est une campagne de lutte «contre l’oubli» en réaction aux manquements des systèmes judiciaires et policiers qui font que ces affaires n’ont toujours pas été élucidées ou n’ont pas donné lieu à une condamnation en justice de leurs exécutants et commanditaires.
«Il est essentiel de ne jamais laisser tomber les journalistes victimes de crimes, y compris à titre posthume, observe Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières», citée dans la déclaration. Car, «un tel niveau d’impunité constitue une sorte d’encouragement pour les auteurs d’exactions».
A rappeler que le 18 décembre 2013, l’Assemblée générale de l’ONU a créé la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes. La date du 2 novembre, jour anniversaire de l’assassinat de deux reporters de Radio France Internationale (RFI) à Kidal au Mali, a été choisie.