L’essor des drones pose la question de leur usage et de leur encadrement

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és à distance (Photo : Robert Macpherson)

[03/11/2014 14:59:10] Paris (AFP) Le survol Le survol de centrales nucléaires par des drones non identifiés pose la question de l’utilisation au quotidien de ces engins volants pilotés à distance dont l’application d’abord militaire puis sécuritaire est à présent largement répandue dans le civil et le secteur des loisirs.

Cette année encore, les drones de loisir feront probablement un tabac à l’occasion des fêtes de fin d’année, les acteurs proposant des engins de plus en plus sophistiqués et faciles d’usage, qui se commandent notamment depuis un appareil mobile.

Le français Parrot a ainsi vendu plus de 500.000 exemplaires de son AR Drone à usage récréatif entre 2010 et 2013 et annoncé la commercialisation cet été de deux mini-drones, le “Rolling Spider” et le “Jumping Sumo”, qui se commandent également depuis un iPhone, un iPad ou une tablette fonctionnant sous Android.

En France, le marché, encore balbutiant, est aussi porté par les drones civils destinés à des usages multiples (inspection d’infrastructures, agriculture de précision, thermographie, lutte contre le feu…) qui disposent d’un “énorme potentiel”, selon une étude du cabinet Xerfi publiée au printemps.

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éléguidé grâce à une tablette (Photo : Stan Honda)

Ce marché est “émergent mais en plein essor en France”, indique-t-elle en expliquant que “c’est la baisse drastique du prix des drones et un cadre réglementaire inédit qui ont donné le véritable coup d’envoi au secteur dans l’Hexagone”.

Le chiffre d’affaires des constructeurs et exploitants français de drones “n’a pas dépassé 100 millions d’euros en 2013” mais il devrait tripler d’ici 2015 “pour atteindre 288 millions d’euros en 2015”, soit une augmentation de 70% par an depuis 2012, pronostique l’étude.

– plus de 650 opérateurs déclarés –

Selon les chiffres de la Fédération Professionnelle du Drone Civil (FPDC), plus de 650 opérateurs de drones se sont déclarés auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et 42 constructeurs de drones opèrent en France.

“Une myriade de start-up s?est lancée sur le marché”, souligne ainsi Xerfi, dont certaines avec succès à l’instar d’Airdrone, Delta Drone, Fly-n-Sense ou Redbird.

Ce dernier s’est spécialisé dans les drones à usage industriel et agricole (imageries aériennes, cartographie, topographie?) et propose des engins destinés à la surveillance des réseaux de transport ou d’énergie mais aussi d’ouvrages d’art ou de sites sensibles ou encore la construction et l’agriculture de précision.

Les drones permettent aussi de réaliser des plans aériens spectaculaires pour les événements sportifs ou des documentaires à un coût bien moindre que l’usage d’hélicoptères.

Le coup d’envoi de l’essor du drone en France a été donné par la mise en place d’un cadre réglementaire en avril 2012, qui a fixé les conditions de développement du secteur des drones à usage civil.

La France est ainsi devenue un “pays précurseur en matière de législation dans ce secteur”, selon la FPDC et “notamment aujourd’hui le seul pays à avoir formellement autorisé de manière +routinière+ le vol à longue distance et hors de la vue du pilote”.

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à Pessac le 9 septembre 2014 (Photo : Jean-Pierre Muller )

La réglementation va être encore affinée d’ici au premier trimestre 2015 afin d’améliorer la prise en compte des activités professionnelles, selon la DGAC.

Cet essor important et le développement des usages de drones – il existerait plus de 200 applications, selon la FPDC – a conduit la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) à engager une réflexion sur le sujet afin que “les innovations puissent se faire dans un cadre juridique et éthique clair et rassurant”.

“Les drones, super caméras de surveillance ailées, posent certes des questions similaires à celles que pose globalement la vidéosurveillance mais avec une magnitude et une complexité d’une toute autre ampleur”, souligne ainsi la CNIL sur son site internet.