Quatre en un. A la différence de l’écrasante majorité des associations dédiées à un domaine en particulier, Action et Développement Solidaire (ADS), créée et présidée par Radhi Meddeb, est active dans quatre secteurs, donc difficile à classer.
Association, ADS l’est assurément, puisque cette organisation agit dans la société civile, mais pas seulement. Elle agit d’abord comme «centre d’expertise» et think tank. En cette qualité, ADS, qui a tenu mardi 14 octobre son assemblée générale au titre de l’année 2013, a beaucoup réfléchi et fait réfléchir au cours de l’année écoulée, et ce sur diverses questions.
Soucieuse de contribuer à brosser «les grandes lignes d’un nouveau modèle de développement ayant pour fondement la modernité, la solidarité et le travail», cette association a organisé des journées d’études et conférences sur le rôle de l’ingénieur agronome et l’agriculture en Tunisie, le projet de Constitution, la situation et les perspectives de l’économie, etc.
Mais ADS, qui avait en 2011 produit un livre intitulé «Ensemble, construisons la Tunisie de demain, modernité, solidarité et performance», qui a constitué une importante contribution au débat national sur un nouveau modèle de développement pour la Tunisie, apporte également sa pierre à la construction d’une Tunisie véritablement inscrite dans l’âge du numérique.
Pour lutter contre l’analphabétisme en général et numérique en particulier, l’association a créé, en 2011, deux «cyber bases», autrement dit des publinets (où l’on dispense à qui le demande une initiation gratuite à l’ordinateur et à l’Internet. Deux autres centres ont vu le jour en 2013, à Sidi Bouzid et Menzel Bourguiba. Et ce faisant, ADS a créé un total de huit emplois au profit de détenteurs de diplômes universitaires au chômage.
Mais ces cyber-bases sont également des vecteurs de diffusion de la culture, grâce à la petite bibliothèque dont chacun d’entre eux est doté pour «renforcer la réconciliation avec le livre». Le feeling culturel d’ADS l’a poussé à œuvrer à faire découvrir le théâtre à des personnes qui, sans cela, n’auraient probablement jamais l’occasion d’y goûter.
«Puisque ces gens-là ne peuvent pas aller au théâtre c’est le théâtre qui vient à eux», résume Radhi Meddeb. Au total, les habitants de neuf régions défavorisées ont pu, en 2013, voir 18 pièces de théâtre et spectacles d’animation.
Toujours dans le cadre de cette deuxième dimension de son action –éducation, culture et sensibilisation-, ADS a pris l’habitude, à chaque rentrée scolaire, de distribuer 1001 cartables à des élèves d’écoles se trouvant dans des zones défavorisées et choisies par le ministère de l’Education. En 2013, huit écoles dans sept gouvernorats (Gabès, Gafsa, Béja, Jendouba, Siliana, Kasserine et Kairouan) en ont bénéficié.
L’action sociale et la bienfaisance constituent la quatrième dimension d’ADS. Les cibles-bénéficiaires en ont été en 2013 de petits enfants -80 exactement- vivant avec leurs mères à la prison civile de La Manouba (et auxquels ont été offerts à l’occasion de l’Aïd Sghir, habits, jouets et spectacle), des malades mentaux à l’hôpital Razi, et l’hôpital régional de Kerkennah auquel ont été offerts des équipements médicaux pédiatriques pour 10.000 dinars.
La quatrième et dernière dimension, c’est «l’interaction politique, associative et sociale» conformément à laquelle ADS et son président prennent position sur toutes les questions d’actualité, notamment économiques et politiques.
En 2013, ADS a ainsi publié trois communiqués concernant l’assassinat de Chokri Belaïd, et les évènements de Chaambi (le 5 mai 2013) et de Sidi Ali Ben Aoun (Sidi Bouzid), le 26 octobre 2013.
Le président d’ADS a été, lui, beaucoup plus prolixe que son organisation. En effet, Radhi Meddeb a, entre interviews et articles, produit la bagatelle de 91 contributions.