ée nationale le 29 octobre 2014 (Photo : Lionel Bonaventure) |
[04/11/2014 15:04:32] Paris (AFP) Le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, a appelé mardi les entreprises et les syndicats à faire preuve d’esprit collectif et de pragmatisme pour “reconstruire” la politique industrielle française, admettant que “l’Etat seul ne peut rien”.
“Il n’y pas de fatalité, mais il n’y a pas non plus de recette miracle (…). Il y a surtout un travail collectif à mener ensemble”, a assuré le ministre lors d’une intervention improvisée à Bercy à l’occasion des premières rencontres de la Direction générale des entreprises (DGE), l’ancienne Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS).
“Si nous ne livrons pas cette bataille ensemble, elle sera perdue”, a-t-il prévenu, après avoir précisé que sa participation au débat “n’était pas un effet de surprise construit” et qu’il était initialement prévu qu’il soit à l’étranger.
Les rencontres de la DGE, sur le thème la “nouvelle politique industrielle et la stratégie d’attractivité territoriale”, lui ont permis de transmettre aux partenaires sociaux un message qu’il a résumé en deux mots: volontarisme et responsabilité.
“Le volontarisme et l’esprit de responsabilité sont la clef de la nouvelle politique industrielle”, a affirmé le ministre qui a pris ses fonctions lors du dernier remaniement de la fin août.
Avant de s’adresser aux partenaires sociaux, il a souligné l’importance du volontarisme de l’Etat, qui a “une tradition planificatrice en France”, et reconnu que les pouvoirs publics français avaient parfois donné “des signaux de changement trop brusques”. “Il n’y a pas de bonne politique industrielle avec un Etat trop instable”, a-t-il constaté.
Mais “il faut se battre sur le plan défensif et sur le front offensif”, a affirmé M. Macron qui s’est engagé à consacrer la même énergie que son prédécesseur au sauvetage d’usines en difficulté.
Il a toutefois prévenu que “l’Etat seul ne peut rien”, déclinant à sa manière le fatal “L’Etat ne peut pas tout” de Lionel Jospin à la fin des années 90, et nuançant “L’Etat peut beaucoup” proclamé par Arnaud Montebourg quand il était à Bercy.
M. Macron n’a pas hésité à parler “d’armada” pour qualifier les leviers dont dispose le gouvernement pour relancer l’industrie: “les 34 plans industriels, une politique de l’innovation (…), un dispositif défensif avec les commissariats au Redressement productif et le travail que fait la DGE”.
Mais il a reconnu que ces outils ne sont utiles que “s’il y a un volontarisme partagé et un esprits collectif”, faisant ainsi appel au sens des responsabilités des industriels et des syndicats “pour réussir la bataille de la nouvelle politique industrielle”.
Sa méthode? “il faut de manière très pragmatique aller chercher des solutions, qui sur l’énergie, qui sur le travail, qui sur l’innovation”, a-t-il expliqué.
“Ne pas dialoguer, c’est irresponsable et c’est une faute grave”, a-t-il prévenu.
Pour sortir de “ce face à face terrible”, le ministre a prôné le dialogue entre les partenaires sociaux, rappelant les récents accords trouvés dans l’automobile et la chimie. “Sur le terrain, c’est quand les salariés savent prendre leurs responsabilités, que nous pouvons reconstruire une histoire industrielle”, a-t-il souligné.
Aux entreprises, le ministre a demandé “d’expliquer” les “mécanismes mis en place”. Il a aussi plaidé pour l’entrée des salariés au sein des conseils d’administration des grands groupes.