ée du siège de la banque italienne BMPS, à Sienne (Photo : Fabio Muzzi) |
[05/11/2014 07:27:02] Milan (AFP) La banque italienne Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), en pleine tempête depuis son échec aux tests de résistance de la BCE, tentera de reprendre la main en dévoilant mercredi un ambitieux plan de recapitalisation.
Une réunion très attendue du conseil d’administration de la banque est prévue dans la journée à son siège de Sienne (Toscane) au cours de laquelle elle doit mettre au point sa réponse aux défaillances pointées par la Banque centrale européenne dans les résultats du “Comprehensive Assessment” (examen des comptes de 130 banques européennes). Celle qui passe pour la plus vieille banque du monde a jusqu’au 10 novembre pour présenter un plan détaillé destiné à remédier à une carence en capital estimée à 2,111 milliards d’euros.
L’annonce de la BCE a porté un nouveau coup particulièrement dur à ce groupe déjà balloté de crise en crise ces deux dernières années et menacé de nationalisation s’il ne parvient pas à rembourser aux pouvoirs publics le reliquat d’une dette de plusieurs milliards d’euros.
Son cours en Bourse a accusé une chute de 40% dans la semaine qui a suivi les résultats des tests, qui ont aussi relancé le débat en Italie sur l’opportunité pour l’Etat d’intervenir en faveur des banques en difficulté. Pour l’ancien comique Beppe Grillo, leader du mouvement anti-partis “Cinque Stelle”, ces résultats s’apparentent au “Halloween de nos banques, avec BMPS jouant le rôle du squelette masqué”.
Le titre BMPS s’est depuis partiellement repris, étant jugé à ce stade très bon marché. L’action, très volatile, a regagné 5,35% mardi, à 0,65 euro, dans l’attente des détails de la nouvelle recapitalisation, qui serait la quatrième en six ans.
– Pas d’aide publique –
Les grandes lignes en sont déjà connues depuis dimanche soir: son plat de résistance devrait consister en une nouvelle augmentation de capital massive, couvrant “intégralement” le déficit dénoncé par la BCE. Sont également annoncées des cessions d’actifs financiers, a indiqué la banque. BMPS a en revanche clairement signifié ne compter sur aucune nouvelle aide publique.
L’un de ses principaux actionnaires, l’assureur français Axa (3,725%), a déjà apporté son soutien au projet. D’autres, comme les fonds York Capital Management et Fintech, lui seraient également favorables. La Fondation MPS, jadis actionnaire majoritaire qui détient aujourd’hui 2,5% de son capital, a pour sa part indiqué avoir recruté la société Credito Fondiario pour la conseiller. Participer ou non “dans les deux cas sera un choix difficile”, a souligné mardi son président Marcello Clarich.
La stratégie retenue par la banque semble conforme aux souhaits de la BCE: “Je pense que (BMPS) trouvera auprès de ses actionnaires les fonds nécessaires pour continuer son activité de financement de l’économie”, a déclaré Danièle Nouy, la responsable qui a orchestré les tests européens pour la BCE, devant le Parlement européen lundi.
Mais elle pourrait ne constituer qu’une étape avant un rachat par un concurrent, estime la presse italienne, qui avance les noms des groupes Banco Santander ou BNP Paribas comme potentiels repreneurs. Les principales banques italiennes, UniCredit et Intesa Sanpaolo, ont pour leur part déjà poliment décliné l’offre.
Quant à la holding hongkongaise de participations et d’investissements NIT Holdings Limited, qui a pris de court les investisseurs lundi soir en proposant dans un communiqué de mettre 10 milliards d’euros sur la table pour aider BMPS dans “la restructuration complète de son capital”, ses chances d’aboutir semblent minces. L’intéressée a fraîchement répliqué n’avoir reçu aucune proposition, tandis que l’autorité boursière Consob a fait savoir qu’elle enquêtait sur de possibles manipulations d’information.