Lafarge marque une pause dans les cessions en attendant la fusion avec Holcim

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entreprise (Photo : Franck Fife)

[05/11/2014 09:53:24] Paris (AFP) Le cimentier français Lafarge, en cours de fusion avec son concurrent suisse Holcim, a annoncé mercredi une pause dans son programme de cessions, laissant planer le risque de ne pas atteindre son objectif de désendettement, qu’il a pourtant réaffirmé.

“Nous maintenons, bien sûr, l’objectif des 9 milliards d’euros. On va certainement l’atteindre”, a affirmé le PDG Bruno Lafont lors d’une conférence téléphonique à l’occasion de la publication des résultats semestriels du groupe.

Les 9 milliards mentionnés correspondent au niveau auquel le groupe souhaiterait ramener sa dette d’ici la fin de l’année. Elle était de 10,3 milliards d’euros à la fin de l’année dernière.

“Mais il est possible que l’on n’y soit pas totalement, compte tenu du fait d’avoir décidé une pause sur certains des désinvestissements et compte tenu des progrès effectués dans l’avancement des désinvestissements dans le cadre de la fusion avec Holcim”, a toutefois précisé M. Lafont.

Grâce aux opérations déjà effectuées sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe a d’ores et déjà sécurisé 1,4 milliard d’euros, dont 900 millions restent à percevoir “essentiellement au quatrième trimestre”, a précisé le groupe.

“Comme les désinvestissements (prévus dans le cadre de la fusion avec Holcim) sont désormais complètement lancés, nous avons décidé de faire une pause dans d’autres petits ou moyens que nous aurions pu accélérer d’ici la fin de l’année. C’est la meilleure décision que l’on pouvait prendre”, a assuré le patron du groupe.

Pour lui, l’objectif des 9 milliards est devenu “moins important que de réaliser des désinvestissements dans le cadre de la fusion avec Holcim et, bien sûr, la fusion”.

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à Paris (Photo : Franck Fife)

Lafarge et Holcim ont notifié il y a une semaine leur projet de fusion à la Commission européenne. Leur projet est assorti d’un large programme de ventes d’actifs dans l’espoir d’obtenir le feu vert des autorités de la Concurrence.

Au troisième trimestre, le bénéfice net du groupe français a chuté de 28% à 218 millions d’euros, un recul attribué aux cessions effectuées et aux coûts de la fusion avec son concurrent suisse.

“Hors événements exceptionnels, le bénéfice net reste stable”, a souligné Bruno Lafont lors d’une conférence téléphonique.

Le groupe a toutefois publié des ventes également en baisse de 2%, à 3,6 milliards sur le trimestre. Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires recule de 3% à 9,6 milliards d’euros. A données comparables, il est en hausse de 4%.

“Cet écart montre l’importance de l’impact négatif du taux de change en 2014, a souligné le PDG.

Même tendance pour l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) qui a également baissé de 4% à 887 millions d’euros sur le trimestre (+2% en données comparables). Sur les trois trimestres, il recule de 2% à 2 milliards d’euros, mais progresse de 8% en données comparables.

Fort de ces résultats obtenus “dans un environnement de croissance plus modéré”, M. Lafont a confirmé l’objectif annuel de générer 600 millions d’euros d’Ebitda additionnels cette année. Il maintient également celui de dégager 550 millions supplémentaires l’année prochaine.

– Une deuxième usine attaquée –

A propos du mariage avec son concurrent suisse, M. Lafont a réitéré sa confiance d’y parvenir “au premier semestre 2015 comme nous l’avions annoncé”.

Ce mariage entre géants donnera naissance à un colosse du béton qui pèsera 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires (avant cessions) et comptera 130.000 salariés.

La publication des résultats de Lafarge est intervenu au lendemain d’une attaque de l’une de ses cimenteries au Nigeria des membres présumés du groupe islamiste armé Boko Haram.

“L’usine a été la cible d’une intrusion par des personnes qui étaient étrangères à la cimenterie. Il n’y a pas eu de blessé. Il n’y a pas de dégâts dans l’usine”, a affirmé M. Lafont. Selon lui, la situation est revenue “à la normale”.

A la fin septembre, une autre cimenterie de Lafarge, située en Syrie, avait également été la cible d’une attaque d’islamistes présumés.

Vers 10H30 (09H30 GMT) à la Bourse de Paris, l’action Lafarge gagnait 1,04% à 53,22 euros dans un marché en hausse de à,76%.