Licenciements : Thibault dénonce “l’offensive sans mesure” du Medef

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étaire général de la CGT Bernard Thibault, en 2012 au siège du syndicat à Montreuil (Photo : Patrick Kovarik)

[05/11/2014 11:56:06] Paris (AFP) Bernard Thibault, ex-leader de la CGT désormais élu à l’Organisation internationale du travail, a dénoncé mercredi “l’offensive sans mesure” du Medef, qui a demandé à la France de sortir de la convention de l’OIT obligeant à justifier un licenciement.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, avait suggéré la semaine dernière que la France sorte de la convention 158 de l’OIT, afin de lever la crainte de l’embauche chez les chefs d’entreprises.

Interrogé par Europe 1, M. Thibault a condamné une “offensive sans mesure de la part du patronat français”. “M. Gattaz souhaiterait que la France, à l’avenir, sorte de cet engagement, à savoir que les employeurs puissent licencier selon leur bon vouloir”, l’a-t-il accusé.

“Il est naturellement exclu pour nous que la France, qui reste encore une des références d’un point de vue des garanties et des droits sociaux à l’échelle du monde, se mette à prendre ce courant de déréglementation, de dérégulation”, a martelé Bernard Thibault.

“On ne peut pas avoir des salariés Kleenex”, s’est-t-il insurgé.

“Si les licenciements d’aujourd’hui faisaient les emplois de demain, ça se saurait depuis belle lurette, donc c’est un leurre, on est simplement dans une approche très idéologique selon laquelle le moins disant social pourrait permettre aux entreprises de se développer”, a-t-il poursuivi.

Il a rappelé qu’en 2008, la convention 158 de l’OIT avait “contraint la France à remettre dans le tiroir” le Contrat nouvelles embauches (CNE). Il s’agissait d’un CDI, destiné aux entreprises de 20 salariés ou moins, qui débutait par une période de deux ans pendant laquelle l’employeur pouvait licencier son salarié sans se justifier.

Dans le monde, “le dernier pays qui est sorti de la convention 158, c’est le Brésil, sous l’égide de (son ex-président Fernando Henrique) Cardoso. Et jamais, après la sortie du Brésil de la convention 158, le chômage n’a été aussi important au Brésil”, a-t-il ajouté.