“Le déficit énergétique en Tunisie a été évalué, en septembre 2014, à 2,8 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) alors que la production d’hydrocarbures a oscillé entre 6 et 7 Mtep durant les deux dernières décennies”. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 5 octobre à Tunis, Said Kechida, chargé de mission au cabinet du chef du gouvernement.
Intervenant aux “Journées solaires photovoltaïques”, organisées dans le cadre des 1ères rencontres annuelles du Réseau Solaire Méditerranéen (5 et 6 novembre 2014), M. Kechida a fait remarquer que “la facture énergétique coûte près de 14% du PIB et le montant des subventions publiques allouées au secteur de l’énergie avoisine les 20% du budget de l’Etat”.
“C’est une situation alarmante qui risque de s’aggraver en raison de l’augmentation prévisible des prix de l’énergie au niveau international et du déficit croissant du bilan énergétique national”, a prévenu M.Kechida.
Nécessité d’une transition énergétique
De ce fait, il est impérieux que la Tunisie engage une réelle transition énergétique, dans l’objectif de réduire la vulnérabilité énergétique et garantir la sécurité de l’approvisionnement du pays en énergie.
Le responsable est revenu, dans ce contexte, sur la nouvelle stratégie du mix électrique (répartition des plusieurs sources d’énergies primaires consommées pour la production de différents types d’énergies), pour laquelle ont opté les pouvoirs publics et dont la finalité est de garantir, à terme, un approvisionnement énergétique du pays à moindre coût.
La Tunisie avait adopté en 2013 un scénario basé sur une forte intégration des énergies renouvelables (ER) “qui apporte les meilleures conditions quant à la sécurité d’approvisionnement et la réduction de l’importation des énergies fossiles et de la facture énergétique”.
Selon ce scénario, les énergies renouvelables devraient couvrir 30% des besoins de la Tunisie en électricité à l’horizon 2030. Il prévoit un développement important de l’éolien et du photovoltaïque ainsi qu’un apport considérable de la biomasse et de l’énergie solaire thermique à concentration.
Impliquer le secteur privé
Iheb Triki, chargé de mission auprès du ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, estime que le secteur privé doit être impliqué “pour sécuriser l’approvisionnement énergétique en Tunisie”.
D’après lui, le cadre juridique actuel et le contexte économique en Tunisie sont “très favorables” à la réalisation de projets dans le domaine des énergies renouvelables.
Les premières rencontres annuelles du Réseau Solaire Méditerranéen, organisées à l’initiative de l’Institut français de l’énergie solaire (INES), visent à créer un réseau de professionnels, scientifiques et donneurs d’ordre privés et publics dans les pays du Maghreb afin de faciliter l’échanges d’informations et d’expériences dans le secteur énergétique.