EBlink réduit les coûts des réseaux mobiles avec sa technologie sans fil

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un immeuble de Paris (Photo : Loic Venance)

[05/11/2014 13:16:52] Paris (AFP) La start-up française EBlink, qui permet aux opérateurs télécoms de densifier leurs réseaux mobiles à moindre coût grâce à sa technologie sans fil, attire les investisseurs industriels et souhaite se lancer à la conquête de l’Asie en 2016.

L’entreprise, basée en région parisienne, développe une technologie qui permet de connecter les stations de base (antennes) des opérateurs mobiles aux équipements radio, sans connexion physique (“wireless fronthaul”).

“Notre solution permet aux opérateurs de s’affranchir des dernières centaines de mètres de fibre qui sont si couteuses et dont l’installation est difficile à mettre en ?uvre”, explique à l’AFP Alain Rolland, directeur et cofondateur d’EBlink.

Cette technologie sans fil, qui se présente sous la forme d’un boîtier, permet d’atteindre les mêmes performances que la fibre utilisée sur les réseaux mobiles (7,2 Gigabits par seconde) dans une largeur de bande inférieure à 100 MHz.

“Nous sommes complémentaires de la fibre. Avec le déploiement des small cells (équipements miniatures pour le très haut débit mobile, ndlr) les réseaux vont être de plus en plus denses nécessitant des alternatives au déploiement des câbles”, précise-t-il.

La technologie “wireless fronthaul” permet aux opérateurs de réaliser jusqu’à 40% d’économie par rapport à une solution câblée et pourrait ainsi leur permettre d?accélérer le déploiement des réseaux haut débit.

Ce marché de plusieurs milliards d’euros intéresse également les équipementiers télécoms, mais “EBlink dispose d’une avance technique importante”, se félicite Alain Rolland.

Depuis sa naissance en 2006, l’entreprise de 26 salariés a levé plus de 20 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques, dont Bpifrance. En juin, l’équipementier Alcatel-Lucent a pris une participation minoritaire dans la firme, en y injectant trois millions d’euros.

“Alcatel-Lucent nous apporte son organisation commerciale et nous permet d’accélérer notre développement partout dans le monde”, détaille Alain Rolland.

– 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016 –

“Le marché américain est important et la concurrence est moins importante avec moins d’équipementiers. C’est un marché de ce fait plus accessible”, selon le directeur d’EBlink.

Les quatre grands opérateurs américains, AT&T, Verizon, Sprint et T-Mobile ont déjà engagé la phase de test de la solution proposée par EBlink, ou sont sur le point de le faire.

L’entreprise a ouvert un bureau dans la Silicon Valley et envisage de se développer en Asie à partir de 2016.

Le groupe réalise pour le moment un chiffre d’affaires inférieur à un million d’euros mais a pour ambition “de dépasser les 20 millions d’euros en 2016 et de devenir rentable après 2015”, précise son directeur.

“En Europe, nous avons des produits installés sur le réseau d’Orange depuis 2008. Nous avons aussi réalisé des opérations avec d’autres opérateurs européens dont Vodafone récemment”, ajoute-t-il.

Le fabricant français de composants électroniques Radiall a investi début octobre 1,5 million d’euros dans EBlink, un partenariat qui permettra à l’entreprise de réduire ses coûts de production.

La start-up s’est dotée cette année d’un conseil de planification stratégique qui se réunit une fois par mois et dont font partie des pointures du secteur des télécoms comme Jean-Jacques Damlamian, ancien directeur de la R&D chez France Telecom Orange ou Chris Burke, ancien directeur technique de Vodafone UK.