à Cologne (Photo : Patrik Stollarz) |
[06/11/2014 13:25:18] Francfort (AFP) Le chimiste allemand Lanxess taille dans ses effectifs pour gagner en compétitivitéLe spécialiste allemand du caoutchouc synthétique Lanxess, soumis à une rude concurrence, a annoncé jeudi un programme de 1.000 suppressions d’emplois, première étape d?une restructuration destinée à le rendre plus compétitif.
Le groupe de Cologne (ouest), également présent dans l’agrochimie et d’autres activités de chimie de spécialité, va supprimer d’ici fin 2016 quelque 1.000 postes dans le monde, sur un effectif de près de 17.000.
Cela doit lui permettre de réaliser des économies de 150 millions d’euros par an à partir de cette date, selon un communiqué.
Les coupes toucheront à hauteur de 500 emplois l’Allemagne, en particulier Leverkusen (ouest), plus grand site du groupe, et Cologne. Elles affecteront les fonctions administratives, le marketing et la vente, ainsi que la recherche-développement.
“Avec cette réorganisation, nous créons les bases pour que Lanxess puisse de nouveau croître durablement sur le moyen terme. La suppression d’emplois qui l’accompagne est une mesure nécessaire pour améliorer notre compétitivité”, a affirmé le patron, Matthias Zachert.
Pour plus de la moitié des salariés allemands concernés, des solutions ont déjà été trouvées via un programme de départs volontaires, mais le groupe n’écarte pas entièrement des licenciements secs.
-Surcapacités dans le caoutchouc –
La division d’agrochimie se porte bien mais Lanxess est confronté à une forte concurrence dans son activité de caoutchouc synthétique, qui pèse sur sa rentabilité.
à Cologne (Photo : Patrik Stollarz) |
Dans le caoutchouc synthétique destiné à l’industrie automobile et aux fabricants de pneus, dont Lanxess est l’un des champions mondiaux, “beaucoup de nouveaux concurrents sont apparus ces dernières années”, a rappelé lors d’une conférence de presse M. Zachert. Beaucoup de ces nouveaux acteurs viennent d’Asie.
Cela a conduit à des surcapacités sur ce marché, soumis également à une grande volatilité du prix des matières premières.
La suppression de postes annoncée est la première étape d’un plan qui en comprend trois jusqu’à fin 2016, et prévoit aussi le passage en revue des sites de production ainsi que de possibles alliances dans le caoutchouc.
“Nous n’excluons pas des coopérations dans la production et la distribution, voire des coentreprises”, a indiqué M. Zachert, sans donner davantage d’indications.
Après une perte nette en 2013, le groupe “ne peut pas exclure” non plus une récidive en 2014, a également dit le patron, aux commandes du groupe depuis avril.
Sous l’effet des coûts de restructuration Lanxess anticipe en tout cas une perte nette au quatrième trimestre.
Le groupe a présenté jeudi ses résultats financiers pour le troisième trimestre, au cours duquel il a dégagé un bénéfice net multiplié par trois sur un an, à 35 millions d’euros.
C’est un peu moins qu’escompté par le consensus Dow Jones Newswires, qui attendait 39 millions d’euros.
Son chiffre d’affaires a glissé de 0,5% à 2,04 milliards d’euros tandis que son excédent brut d’exploitation Ebitda hors éléments exceptionnels a grimpé de 12% à 210 millions d’euros.
Lanxess a confirmé ses prévisions pour l’année en cours, à savoir un Ebitda avant exceptionnels compris entre 780 et 820 millions d’euros.
A la Bourse de Francfort, son titre était lanterne rouge de l’indice Dax vers 11H30 GMT, avec une chute de 4,10% à 40,21 euros.
“Nous saluons l’annonce de restructuration que nous considérons comme un pas positif pour l’avenir”, ont commenté dans une note les analystes de Deutsche Bank. Mais ils craignent que les économies prévues pour 2015 soient annulées en partie par des coûts importants de construction de nouvelles usines.
Leurs confrères de Crédit Suisse regrettent quant à eux l’objectif de Lanxess concernant la réduction des coûts, jugé “conservateur”.