Aubervilliers (Photo : Martin Bureau) |
[07/11/2014 06:38:09] Paris (AFP) Pressé de réduire la pression fiscale sur les ménages, François Hollande a affirmé jeudi que la baisse des impôts était “engagée” et promis qu’aucun impôt supplémentaire ne serait créé d’ici la fin de son quinquennat.
“A partir de l’année prochaine, il n’y aura pas d’impôt supplémentaire sur qui que ce soit”, a déclaré le chef de l’Etat sur TF1 et RTL.
Le projet de budget pour 2015 prévoit la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu mais, face à cette mesure phare, la hausse de la taxe sur le diesel ou encore le projet de surtaxer certaines résidences secondaires avaient ravivé les critiques sur l’inflation de la fiscalité.
“Il y aura une baisse d’impôt telle que je l’ai annoncée (…) Il n’y aura rien au-delà de ce qui a été annoncé”, jusqu’à la fin du quinquennat, a-t-il insisté, soulignant qu'”à un moment donné, la classe moyenne supérieure ne peut plus accepter d’augmentation d’impôt”.
Ces dernières années, “75% des impôts supplémentaires ont été payés par 20% de contribuables”, a-t-il rappelé.
Le budget du pays pour l’an prochain prévoit de supprimer la première tranche de l’impôt sur le revenu, c’est-à-dire celle qui, en vertu du barème appliqué sur les revenus 2013, impose à 5,5% les revenus compris entre 6.011 euros et 11.991 euros, pour chaque part fiscale. Le seuil d’entrée dans l’impôt sur le revenu devrait ainsi être relevé à environ 10.000 euros.
Pour un couple avec deux enfants qui gagne deux fois et demi le smic, cela représentera “900 euros de moins”, et “à peu près 300 euros” pour un couple dans la même situation sans enfant, a souligné M. Hollande, évoquant “une première étape”.
“Ca n’est pas encore suffisant pour beaucoup. La baisse des impôts est engagée”, a-t-il ajouté.
– “Ras-le-bol fiscal” –
Cette diminution est notamment réclamée par l’opposition de droite, qui reproche au gouvernement d’augmenter encore taxes et impôts sur les classes moyennes, malgré la suppression de la première tranche. “Ce n’est pas en assommant les Français d’impôts qu’on inversera la courbe du chômage”, a ainsi récemment estimé Laurent Wauquiez, député UMP et soutien de Nicolas Sarkozy.
Dans un sondage publié lundi, 88% des sondés jugeaient que M. Hollande avait “plutôt échoué” jusqu’à présent en matière de fiscalité, contre 12% qu’il avait “plutôt réussi”.
Le chef de l’Etat avait auparavant justifié la proposition de permettre aux collectivités locales de surtaxer les résidences secondaires vacantes, annoncée mardi par le ministre des Finances Michel Sapin.
“Il y a tellement de personnes qui attendent un logement qu’il est nécessaire d’envoyer un signal”, a-t-il estimé.
Pris entre la nécessité de réduire le déficit budgétaire pour rentrer dans les clous des traité européens, les allègements déjà annoncés pour les entreprises et le “ras-le-bol fiscal” des Français, M. Hollande avait déjà annoncé une “pause fiscale” à l’été 2013, après les fortes hausses de l’année précédente. Ce tournant dans le discours de la gauche avait toutefois eu du mal à se traduire dans les faits, avec notamment, une hausse du nombre de foyers imposables cette année-là.
Selon les prévisions du gouvernement, le taux des prélèvements obligatoires en France ne devrait que peu évoluer d’ici à 2017: impôts, taxes et cotisations sociales des ménages et entreprises devraient atteindre 44,6% du produit intérieur brut l’an prochain, après 44,7% cette année, et rester quasiment stables à 44,5% et 44,4% en 2016 et 2017.
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