és au nucléaire protestent contre la décision de la préfecture de Kagoshima de redémarrer les réacteurs Sendai 1 et 2, le 7 novembre 2014 au Japon (Photo : JiJi Press) |
[07/11/2014 07:53:12] Tokyo (AFP) La préfecture japonaise de Kagoshima a donné vendredi son accord pour le redémarrage des réacteurs nucléaires Sendai 1 et 2, ouvrant la voie à la remise en service début 2015 de ces deux premières unités conformes aux normes durcies depuis l’accident de Fukushima en 2011.
Le gouverneur de cette province du sud-ouest, qui a le dernier mot, a approuvé cette relance dans l’après-midi (heure du Japon) sur la base des garanties offertes par la compagnie exploitante, Kyushu Electric Power, et par le gouvernement disposé à réactiver toutes les installations officiellement jugées sûres par l’autorité compétente.
Tous les réacteurs du Japon (48 sans compter les six saccagés de Fukushima Daiichi) sont actuellement stoppés, et ce depuis plus d’un an après l’arrêt de deux tranches relancées entre 2012 et 2013.
“Tenant compte de divers facteurs dans leur ensemble, j’ai jugé que le redémarrage des unités 1 et 2 de Sendai était inévitable”, a déclaré le gouverneur Yuichiro Ito lors d’une conférence de presse.
Il a insisté sur la nécessité dans le même temps de bénéficier de l’aide de l’Etat pour renforcer les procédures permettant de garantir la sécurité des riverains et leur éventuelle évacuation en cas de problème.
ée de la préfecture de Kagoshima approuve le plan de redémarrage des réacteurs nucléaires Sendai 1 et 2, le 7 novembre 2014 au Japon (Photo : Jiji Press) |
Le ministre de l’Industrie, Yoichi Miyazawa, s’est immédiatement réjoui de cette décision. Il s’était rendu en début de semaine dans la région pour convaincre le gouverneur et les autres élus locaux, et que même si nul n’était bien sûr en mesure d’assurer qu’il n’y aurait jamais d’accident, l’Etat agirait promptement si d’aventure il se passait quelque chose.
Avant que le gouverneur ne prenne la décision finale, l’assemblée préfectorale réunie vendredi matin avait suivi l’orientation favorable donnée la veille au soir par un comité spécial. La municipalité de Satsumasendai, qui héberge la centrale, avait au préalable aussi donné son accord et M. Ito avait décidé de ne pas consulter les autres agglomérations alentour, la loi ne l’y obligeant pas.
– Arguments économiques contre opposition écologiste –
L’autorité japonaise de régulation nucléaire (NRA) avait validé mi-septembre pour la première fois la sûreté des tranches Sendai 1 et 2, donnant ainsi son feu vert technique à leur remise en exploitation.
Les procédures, longues et fastidieuses, de certification ont été rendues nécessaires par l’entrée en vigueur mi-juillet 2013 de nouvelles normes plus sévères vis-à-vis des risques de catastrophe naturelle et d’accident critique après le désastre de Fukushima provoqué par un violent séisme et un gigantesque tsunami en mars 2011.
Il a fallu près de 14 mois pour que le régulateur passe en revue l’état de ces deux unités afin de se prononcer sur leur sûreté.
és au nucléaire protestent contre la décision de la préfecture de Kagoshima de redémarrer les réacteurs Sendai 1 et 2, le 7 novembre 2014 au Japon (Photo : Jiji Press) |
Pour Sendai, la prochaine étape sera le “oui” du gouvernement de droite de Shinzo Abe, approbation assurée qui sera suivie de quelques procédures techniques encore inachevées mais qui devraient avoir lieu début 2015.
Les écologistes avaient dénoncé par avance la décision de Kagoshima, à commencer par l’organisation Greenpeace, qui met aussi en avant les dangers relatifs aux volcans de la région.
Si le gouvernement et l’autorité nucléaire font fi de l’avis des scientifiques et de la population, “il revient à l’Assemblée préfectorale de Kagoshima et au gouverneur d’agir pour protéger la sécurité des personnes, et non les intérêts d’une industrie nucléaire en crise”, s’était agacée la militante Kazue Suzuki.
Quelque 16.000 personnes avaient manifesté en septembre à Tokyo contre le redémarrage de réacteurs nucléaires et les sondages indiquent que la majorité de la population y est opposée.
Face aux arguments des écologistes et à une opinion réfractaire, le gouvernement de droite et les milieux d’affaires pro-nucléaires rétorquent que l’économie du Japon et son autonomie à l’égard de l’approvisionnement en énergie sont mises à mal par l’arrêt de tous les réacteurs du pays. Ils insistent notamment sur le fait que l’archipel, qui jouissait auparavant d’enviables excédents commerciaux, est aujourd’hui la proie de déficits abyssaux creusés par la facture d’hydrocarbures importés.
Certes, disent-ils encore, le Japon ne manque pas de courant, grâce à un important parc de centrales thermiques dont plusieurs ont été relancées pour pallier l’absence d’énergie atomique, mais il pollue aussi plus par des rejets massifs de CO2.