Créé en 2009 à l’initiative d’IPEMED (Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen), l’Euro-Mediterranean Competitiveness Confederation (EMCC) se veut comme «la voix des entreprises en Méditerranée». Et entend fédérer celles-ci en «un réseau paritaire entre Nord et Sud mobilisant le plus grand nombre possible de leaders économiques des deux rives qui partagent la même conception du développement: productif, durable, solidaire»; et «la même exigence éthique de responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise». EMCC poursuivra, lors de son second forum (Sousse, 4 décembre), prévu à la veille des Journées de l’entreprise, sa croisade en faveur de la colocalisation, entamée lors de la conférence marquant le 40ème anniversaire de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI). /p>
Après la délocalisation, c’est le temps de la colocalisation? Après avoir –plus ou moins ouvertement- combattu le flux de capitaux français «délocalisés» prenant le chemin des pays de la rive sud de la Méditerranée –plus particulièrement la Tunisie et le Maroc-, et tout fait pour, sinon arrêter, du moins en réduire le volume, la France s’est-elle enfin résolue à accepter cette réalité économique?
Le rapport sur les coûts de production en France, datant de mars 2013, et l’appel précédent de Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, en décembre 2012 au Maroc, à une nouvelle forme de partenariat industriel qu’il a appelé «colocalisation», le donnent à penser. Mais l’idée est en train de progresser plus rapidement dans le privé.
Think tank dédié aux relations Euromed depuis sa création en 2006, l’Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMED), dirigé par Radhi Meddeb (président) et Jean-Louis Guigou (délégué général), semble décidé à prendre les politiques au mot, qui s’est lancé depuis près de cinq ans dans la bataille pour aider à la concrétisation et au déploiement du concept de colocalisation.
A cet effet, l’IPEMED a donné naissance en 2009 à l’Euro-Mediterranean Competitiveness Confederation (EMCC). Se voulant comme «la voix des entreprises en Méditerranée», cet organisme s’est fixé comme objectifs notamment d’«un réseau paritaire entre Nord et Sud mobilisant le plus grand nombre possible de leaders économiques des deux rives qui partagent la même conception du développement : productif, durable, solidaire»; et «la même exigence éthique de responsabilité sociale et environnementale de l’entreprise», d’établir entre eux «un dialogue sur les grandes questions économiques de la région», de «devenir un interlocuteur privilégié des administrations et des pouvoirs politiques pour proposer un cadre juridique et réglementaire propre à l’intégration régionale», de «concentrer les efforts de concertation et de lobbying sur les quelques projets phares dans les secteurs économiques clés de la région (financement du développement, accès à l’eau et à l’assainissement, agriculture, sécurité alimentaire et développement rural, transition énergétique, TIC, transport et logistique, santé, tourisme durable….)», de «renforcer la notion d’intérêt général du bassin méditerranéen, de la gestion partagée des biens communs (qualité de l’eau, adaptation au changement climatique, prospérité partagée…)» et de «faire de la «sécurité générale» à long terme un fil conducteur qui se décline selon les secteurs : sécurité des investissements à long terme, sécurité énergétique, sécurité alimentaire, sécurité en approvisionnement en eau, sécurité de la mobilité des personnes.
L’EMCC voudrait s’inspirer du North American Competitiveness Council (NACC), créé en 2006 par des dirigeants d’entreprises de la zone Alena (Accord de libre-échange nord-américain), et qui leur a permis de «parler d’une seule voix» aux chefs d’Etat des trois pays membres de cette alliance (les Etats-Unis, le Canada et le Mexique).
Ce n’est donc pas un hasard si l’EMCC a choisi de s’inviter aux Journées de l’entreprises de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE, Sousse, 5 et 6 décembre 2014) pour y poursuivre sa campagne en faveur de la colocalisation, six semaines après l’avoir entamée lors de la conférence internationale sur la colocalisation en Méditerranée organisée avec la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI), à l’occasion de la célébration du 40ème anniversaire de cette dernière.
Ce plaidoyer pro-colocalisation aura lieu dans le cadre de l’édition 2014 de l’Euro-Mediterranean Competitiveness (EMCC) FORUM (la première s’est tenue le 5 décembre, à Paris, et a traité des “Enjeux et perspectives nouvelles de la colocalisation en Méditerranée”), prévue le 4 décembre 2014 à Sousse..