Allemagne : poursuite de la grève des chemins de fer après une victoire syndicale

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ève des conducteurs de la Deutsche Bahn (Photo : Christof Stache )

[07/11/2014 13:56:56] Berlin (AFP) Le tribunal du travail de Francfort a jugé légale la grève sans précédent des conducteurs de trains en Allemagne qui se poursuivait vendredi, occasionnant de nouvelles perturbations.

La juridiction a rejeté la requête de la direction de la Deutsche Bahn (DB), la société des chemins de fer allemands, qui voulait faire interdire en référé la grève lancée par le syndicat des conducteurs de train GDL, sixième mouvement depuis début septembre et de loin le plus dur.

La grève a commencé dans le fret et jeudi pour le trafic passagers (grandes lignes, lignes régionales, lignes urbaines de S-Bahn dans les grandes villes).

Vendredi seulement un tiers du trafic était assuré sur les grandes lignes et les liaisons régionales, selon la Deutsche Bahn.

La compagnie publique a regretté que le syndicat GDL ait rejeté une proposition de compromis préparée par une magistrate du tribunal, et a fait appel.

Le tribunal examinait l’appel vendredi et a indiqué à la mi-journée avoir transmis une autre proposition d’accord aux deux parties, sans en dévoiler le contenu. DB et le GDL en étudiaient les modalités dans l’après-midi.

Selon un sondage rendu public jeudi, 51% des Allemands affirment ne pas comprendre la grève des conducteurs de train, contre 46% d’avis contraire. Si elle dure jusqu’à son terme annoncé, c’est-à-dire lundi matin, il s’agirait de la plus longue grève de l’histoire de la DB.

Au chapitre des conséquences de ce mouvement sur l’économie, l’institut de recherche IW de Cologne, a évoqué un préjudice financier potentiel important pour l’industrie, du fait des perturbations à rallonge dans le fret.

“Après une durée ininterrompue de plus de trois jours (de grève), des interruptions de production dans l’industrie sont à craindre”, relève l’IW, ajoutant que le préjudice peut alors “rapidement s’élever à plus de 100 millions d’euros par jour”.

Interrogés par l’AFP, les constructeurs automobiles Daimler, BMW et Volkswagen ont toutefois déclaré être épargnés. L’automobile et la chimie sont souvent citées comme étant particulièrement vulnérables aux problèmes de livraisons.

Certains secteurs, loueurs de voitures ou opérateurs d’autocars longue distance, se frottaient les mains. La société d’autocars MeinFernbus a prévu 500 liaisons supplémentaires, et revendique quatre fois plus de réservations qu’en temps normal, selon un communiqué.

Le petit syndicat GDL (19.000 adhérents sur les 196.000 salariés de la Deutsche Bahn en Allemagne) et son président Claus Weselsky ont été sévèrement critiqués par les politiques et dans les médias allemands, depuis le début du conflit.

Au coeur du conflit, une revendication de hausse de salaires et de réduction du temps de travail, mais surtout une bataille sur la représentativité du syndicat, qui veut négocier avec la Deutsche Bahn au nom d’autres catégories du personnel que les seuls conducteurs. La compagnie refuse.