Le gouvernorat de Sidi Bouzid abrite le mercredi 12 novembre 2014 un séminaire pour la présentation de son Plan régional d’environnement et de développement durable (PREDD).
Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, et Mounir Majdoub, secrétaire d’Etat chargé du Développement durable, ainsi que l’ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, Dr. Andreas Reinicke, prendront part à ce séminaire.
L’élaboration du Plan régional d’environnement et de développement durable (PREDD) du gouvernorat de Sidi Bouzid a été initiée en 2013 dans le cadre du programme tuniso-allemand pour l’environnement (PPE) mis en œuvre conjointement par le Secrétariat d’Etat à l’environnement du Ministère de l’équipement et de l’environnement et par la coopération allemande au développement (GIZ).
Elle s’inscrit également dans le cadre du protocole d’accord tuniso-suisse d’appui à la transition démocratique en Tunisie qui a mis en place la plateforme de concertation régionale dénommé «Table ronde économique» (TRE).
Le processus d’élaboration du PREDD du gouvernorat de Sidi Bouzid visait un triple objectif:
i) doter la région d’un cadre stratégique pour son développement futur s’inscrivant dans une perspective de durabilité,
ii) renforcer les capacités des acteurs locaux en matière de planification régional du développement avec une approche participative,
iii) contribuer au renouvellement des approches méthodologiques du pays en matière de planification régionale.
Ce processus a permis, dans une première phase, d’entreprendre, avec une approche participative, un diagnostic approfondi de la situation économique, social et environnementale de la région. Ce diagnostic a permis de constater que la région de Sidi Bouzid a connu un processus de développement inachevé donnant lieu à un tissu économique peu diversifié, une saturation du secteur agricole et une insuffisante accumulation du capital et des richesses sur place.
Le désengagement prématuré de l’Etat et le redéploiement de son rôle au profit principalement des actions à caractère social n’ont pas favorisé non plus l’émergence d’une véritable dynamique économique créatrice de richesse et d’emplois décents.
La crise grave qu’a connu le gouvernorat de Sidi Bouzid en 2010 aurait pu éclater plus tôt n’eut été trois facteurs ayant contribué à différer un certain temps cette crise et qui concernent l’émigration massive (solde migratoire négatif), la rétention scolaire à un âge avancé et la création des petits métiers grâce notamment au micro crédit (BTS).
Face à cette situation difficile, le PREDD du gouvernorat de Sidi Bouzid vise à initier une nouvelle dynamique de développement régional durable prise en charge par les acteurs locaux et soutenue par un effort consistant de la part de l’Etat. Cette nouvelle dynamique devrait permettre à la région de Sidi Bouzid de diversifier davantage son économie, de mieux intégrer, sur le plan économique et social, les nouvelles générations et d’assurer un meilleur positionnement de la région dans son environnement national et international.
A ce titre, le PREDD constitue un cadre stratégique de référence permettant à la région de : i) mieux négocier avec les pouvoirs publics les orientations et les priorités de son développement futur, ii) faire valoir ses potentialités et atouts auprès des acteurs économiques internes et externes, iii) assurer une bonne gouvernance de son processus de développement dans une perspective d’intégration et de durabilité.
Dans le but de mettre en œuvre la vision et les orientations stratégiques développées au niveau du PREDD, un plan d’action a été élaboré avec une approche participative. Ce plan d’action comporte la proposition de 70 projets répartis en deux catégories. Deux projets à caractère régional dont le rôle consisterait à apporter l’appui nécessaire à la conception et la mise en œuvre des différents programmes et projets de développement.
Il s’agit de :
· une Agence de développement régional, économique et social (ADRES),
· une Banque régionale de développement (BRED).
Soixante-huit projets sectoriels ont été identifiés, notamment l’agriculture l’industrie, les services, l’aménagement du territoire et de l’infrastructure, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et la recherche-développement et l’environnement.
Le coût global du plan d’action du PREDD est estimé à environ 2,5 milliards de dinars. Il s’agit d’une estimation préliminaire qui sera précisée ultérieurement par des études de faisabilités des projets permettant de définir à la fois les coûts réels et les conditions spécifiques de la mise en œuvre de ces derniers.
Regroupant les représentants des organismes publics, privés et associatifs de la région, le séminaire régional comportera, en plus de la séance d’ouverture officielle, une présentation de la démarche adoptée pour l’élaboration du PREDD et les résultats du travail effectué. Il comporte également des témoignages de la part de participants aux processus d’élaboration du PREDD, des indications et pistes pour l’opérationnalisation des propositions du PREDD et enfin une discussion générale. .