Une nouvelle approche et un nouveau traitement des problématiques dont souffre le port de Radès ont suffi pour améliorer considérablement son rendement. Tout d’abord, la reconversion de trois quais qui traitaient auparavant le matériel roulant en quais dédiés uniquement aux conteneurs.
Cette initiative prise par le ministre du Transport, qui travaille également le dimanche, a permis pour la première fois de l’histoire de la STAM de décharger un navire en 24 heures. Rappelons à ce propos que cette entreprise publique, qui a vu son effectif doubler lors du règne d’Abdelkrim Harouni, est aujourd’hui opérationnelle 24/24 grâce aux nouvelles stratégies mises en place par le ministère du Transport. Le surplus de personnel aurait servi, au moins, à augmenter le taux de productivité de l’entreprise en question.
Mieux encore, au port de Radès, on a pu décharger ce dimanche (9 novembre 2014) et en seulement une heure, des quais 1, 6 et 7, respectivement 24, 17 et 15 conteneurs. C’est le résultat du choix judicieux de consacrer ces quais uniquement aux conteneurs.
Pour être plus performants? C’est très simple, il faut que monsieur le ministre des Finances et de l’Economie secoue un peu les services de douanes qui ne sont pas aussi productifs qu’ils devraient l’être. Et pour commencer, instaurer une permanence respectable d’équipes de douanes 24/24 dans les ports pour accompagner ceux de la STAM. Le navire déchargé en ce dimanche 9 octobre a dû attendre près de 6 heures pour que les agents de douanes contrôlent la cargaison! Ceci outre les nombreuses violations et manquements à la loi commis par certains agents de douanes qui vont jusqu’à dérober des marchandises importées par les opérateurs dans le secteur du prêt-à-porter en Tunisie, selon des sources dignes de foi. Opérateurs qui perdent en investissements et se taisent de peur des représailles mais qui ne supporteront pas longtemps ces dépassements.
La Tunisie est censée se diriger vers un Etat de droit depuis le 14 janvier. Comment M. Hakim Ben Hammouda peut dormir tranquille lorsque l’un des départements les plus importants de son ministère traîne du pied, lorsque les malversations y sévissent encore, la qualité du travail laisse à désirer et les opérateurs économiques vivent dans la peur? Peur pour leurs investissements et peur d’être punis par les agents qu’ils dénonceraient?
Certains membres du gouvernement Jomaâ, malgré toute la bonne volonté de leur chef, seraient-ils comme on le répète aujourd’hui assez fréquemment dans la rue «yharrerou fil wakt»? (ils gèrent le moment en attendant de partir) avec leurs têtes déjà ailleurs et oublieraient-ils que les hommes partent, l’Etat reste?
Feindraient-ils également d’oublier que sous le gouvernement Ali Larayedh, les décisions et les nominations pleuvaient au sein des différents ministères jusqu’à la dernière minute? Et pour terminer, à quoi un gouvernement de technocrates «désintéressés» aurait servi si ce n’est pas pour prendre les bonnes décisions indépendamment du fait que cela plaise ou déplaise aux exécutants?
Et quoique l’on dise à propos de l’Administration profonde ou les gouvernements de transition, lorsque l’on veut on peut.
«L’homme aurait toujours assez de moyens, s’il avait assez de volonté» attestait au 18ème siècle Jean-Baptiste Massillon, auteur et académicien et homme d’église. Cela est et restera toujours d’actualité.