Smartphones : l’iphone domine le marché français du reconditionnement

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écembre 2013 à Dinan (Photo : Philippe Huguen)

[12/11/2014 07:53:40] Paris (AFP) L’iphone domine le marché français du reconditionnement car il permet de récupérer des sommes conséquentes afin de s’acheter des modèles neufs toujours plus coûteux.

Selon une étude TNS Sofres pour Recommerce Solutions, 57% des Français sont intéressés par les solutions de revente de téléphonie mobile et 13% des personnes ayant renouvelé récemment leur mobile ont pratiqué la revente ou le recyclage de leur ancien appareil.

“Le marché a démarré il y a quatre ans assez lentement, cela a mis du temps à entrer dans les moeurs”, explique Elodie Eysseric, chef de projet chez le site comparateur d’offres CompaRecycle.

Le recyclage de téléphones intelligents est en effet apparu quasiment du jour au lendemain en 2010 avec l’arrivée de Free sur le marché mobile dont les offres sans engagement ont conduit nombre de clients à bouder les mobiles subventionnés, et donc à devoir dépenser plus pour se munir d’un smartphone.

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Un iPhone 5 (Photo : Philippe Huguen)

“Recycler son mobile ça ne parlait pas à grand monde au départ mais cette année les volumes devraient quasiment quadrupler par rapport à ce qu’ils étaient en 2012”, indique Reynald Simmonet, directeur commercial du site MagicRecycle.

Parmi les marques, Apple écrase le marché loin devant Samsung, les autres fabricants de smartphones comme LG, HTC et Huawei étant très peu représentés.

“Le produit qui représente plus de 80% du marché du reconditionné c’est l’iPhone, sa part a même augmenté en un an”, confirme Christian Laferrère, directeur général de Love2recycle, qui dispose de plusieurs centres de reconditionnement en France dont un à Brive-la-Gaillarde.

“Chez Apple, le produit de l’année ne tue pas celui de l’année précédente, il le dégrade certes mais celui-ci continue à vivre”, souligne-t-il.

Les produits de la firme à la pomme ont le prix d’achat neuf le plus élevé, l’iPhone 6 Plus 128 Go dépassant 1.000 euros sans forfait, et si leur propriétaire s’en sépare au bout d’un an, voire deux, ils conservent donc une valeur résiduelle élevée qui motive l’acte de revente.

Apple a d’ailleurs lancé en mars dans l’Hexagone son propre programme de recyclage d’iPhone, qui permet aux utilisateurs de ramener en magasin leur ancien modèle afin d’obtenir un crédit d’achat pour un nouveau téléphone.

Un appareil est en moyenne racheté à son propriétaire 200 euros et sera revendu 350 euros sous garantie.

Le prix du rachat varie grandement selon l’état de l’appareil, un iPhone 4 en parfait état de marche mais à l’écran cassé étant généralement repris contre… 5 euros.

“Des gens achètent un iPhone définitivement en panne pour récupérer l’écran” relève Christian Laferrère, qui revend des smartphones à l’état “neuf”, en “très bon” ou “bon” état, tous garantis six mois.

“La répartition de nos reprises c’est pour 85% du fonctionnel (appareils pouvant encore fonctionner, ndlr) et pour 15% du non-fonctionnel”, détaille Elodie Eysseric.

Afin de stimuler le marché, le choix est désormais offert aux vendeurs potentiels d’effectuer l’examen technique de leur appareil en magasin au lieu de l’envoyer par La Poste, un procédé jugé anxiogène par certains.

Love2recycle, qui est une marque du groupe de réparation de produits électroniques Anovo, a ainsi conclu un partenariat avec le spécialiste des jeux vidéo Micromania, et CompareRecycle a fait de même avec l’enseigne L.I.C.K., qui a racheté une partie des anciennes boutiques du réseau Phone House.

Du côté des motivations des acheteurs, outre les abonnés à des forfaits “sim only” (uniquement à une carte sim), “on retrouve souvent des gens qui souhaitent remplacer leur téléphone volé ou cassé, et ceux qui veulent équiper leurs enfants mais avec un produit d’occasion moins cher”, résume Christian Laferrère.

Les modèles les plus anciens de smartphones comme l’iPhone 3 sont eux destinés aux pays émergents.

Si le recyclage de tablettes est pour l’instant balbutiant, le marché du smartphone d’occasion, qui pèse déjà entre 400 et 600 millions d’euros par an, bénéficie d’un fort potentiel.

Les 50 millions de Français qui sont, selon l’institut GfK, actuellement équipés d’un téléphone portable sophistiqué ou non auront en effet dans quelques années très majoritairement opté pour un smartphone.