La Société Générale accusée de corruption par le fonds souverain libyen

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été Générale est poursuivie pour corruption par le fonds souverain libyen qui réclame 1,5 milliard de dollars de dédommagement pour des pertes subies sur des placements confiés à cette banque française (Photo : Pascal Guyot)

[12/11/2014 14:20:20] Londres (AFP) La Société Générale est poursuivie pour corruption par le fonds souverain libyen qui réclame 1,5 milliard de dollars de dédommagement pour des pertes subies sur des placements confiés à cette banque française, après une audience préliminaire devant un tribunal de Londres mercredi.

La banque a rejeté ces allégations “dénuées de fondement” et affirmé qu’elle défendrait “ses intérêts avec la plus grande fermeté”.

Créée en 2006 pour gérer les revenus pétroliers de la Libye, la Libyan Investment Authority (LIA) a investi des milliards de dollars pendant la deuxième moitié des années 2000 dans divers produits financiers proposés par des banques occidentales.

Déplorant de lourdes pertes, la LIA, dont la direction a changé après la chute du régime de Mouammar Kadhafi il y a trois ans, poursuit actuellement deux banques à Londres : l’Américaine Goldman Sachs, à laquelle il a réclamé un milliard de dollars au cours d’une audience préliminaire distincte début octobre, et la Société Générale.

La LIA reproche à cette banque française d’avoir versé au moins 58 millions de dollars à Leinada, une structure dont le siège est au Panama et dirigée par Walid Giahmi, un proche de Seif al-islam Kadhafi, fils du leader libyen.

Dans la plainte déposée à Londres, la LIA affirme que ces paiements ont été effectués “en contrepartie de supposés services de conseil” portant sur l’investissement par le fonds libyen de 2,1 milliards de dollars (1,7 milliard d?euros) dans des obligations émises par la Société Générale et plusieurs de ses filiales entre fin 2007 et mi-2009.

Mais la LIA souligne qu’il “n’existe aucune indication prouvant que la société Leinada a effectivement produit des services légitimes en relation avec les transactions incriminées” et ajoute que la banque française n’avait “nul besoin d’aide” en conseil financier.

A l’époque, la LIA possédait dans son portefeuille des investissements dans trois fonds de la Société Générale pour un montant d’1,8 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros), dont la valeur s’est effondrée fin juin 2010, n’atteignant plus que 1,05 milliard de dollars.

La LIA demande au tribunal de commerce londonien de déclarer ces pertes “nulles et non applicables car résultant d’un système frauduleux et corrompu”.

Elle réclame 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) à la Société Générale, à trois de ses filiales, à M. Giahmi et à l’entreprise panaméenne.

Les actifs de la LIA s’établissaient à quelque 66 milliards de dollars au 31 décembre 2012, d’après une récente évaluation du cabinet Deloitte.