Des personnes naviguent sur le Canal du Midi le 26 juin 2014 (Photo : Pascal Pavani) |
[12/11/2014 15:33:23] Paris (AFP) Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à développer en France un tourisme “au plus près des terroirs”, qui intègre “l’ensemble des territoires”, dans un projet d’avis présenté mercredi.
Il prône un tourisme “durable en matière économique, sociale et environnementale”, ce qui selon les mots de la rapporteure Christine Dupuis suppose de “repenser le tourisme (de masse) tel qu’il est pratiqué depuis la naissance des congés payés”.
“Aujourd’hui, 20% des territoires accueillent 80% des touristes en France”, et ce, “surtout en juin-juillet-août”, a-t-elle dit devant la presse.
Aux yeux du CESE, l’objectif est d'”irriguer l’ensemble des territoires”, en encourageant notamment de nouvelles formes de tourisme respectueuses de l’environnement, comme le cyclotourisme, la randonnée, le tourisme fluvial…
Le CESE invite à mettre l’accent sur des mesures qui favorisent le “tourisme des résidents” (les Français, par opposition aux visiteurs étrangers), en développant le tourisme social, celui des séniors et des voyageurs d’affaires, ce qui pourrait “favoriser le tourisme hors saison”.
Dans le secteur hôtelier, le CESE juge “crucial de préserver la liberté commerciale et tarifaire des professionnels de l’hébergement”, et de “rééquilibrer” les relations entre hôtels et plateformes de réservation. Un constat qui va dans le sens de ce que réclament les hôteliers face aux sites Expedia, Booking, etc.
Le CESE suggère aussi d’augmenter les capacités d’hébergements touristiques en privilégiant la rénovation et l’extension de structures existantes plutôt qu’en en créant de nouvelles, mesures fiscales à l’appui.
“On propose de basculer les exonérations fiscales” dont profitent les constructions touristiques neuves vers la réhabilitation de structures existantes, “à condition de les louer ensuite” à des touristes pendant une certaine durée, a indiqué Mme Dupuis.
Le CESE souhaite aussi davantage de financements pour le tourisme social mais se garde de tout chiffrage, en ces temps d’économies.
Il prend acte de l’essor des locations entre particuliers mais invite à endiguer “les dérives” de certains investisseurs qui font une concurrence déloyale aux hôteliers.
Le CESE suggère notamment de requalifier en meublés touristiques les biens loués à des touristes “de manière quasi continue” – sans préciser les contours du concept – et de les taxer en conséquence. Cette proposition est en phase avec le projet du gouvernement d’introduire une taxe de séjour auprès de plateformes comme Airbnb.