ël en France en 2014 sera revu, pour la deuxième année consécutive, à la baisse pénalisé par la crise et le pessimisme des Français (Photo : Philippe Huguen) |
[13/11/2014 12:03:21] Paris (AFP) Le budget de Noël, longtemps sanctuarisé et préservé des aléas de la crise, sera revu pour la deuxième année consécutive à la baisse par les Français, qui se montrent plus pessimistes que jamais quant à leur avenir.
Selon une étude réalisée par Deloitte auprès de 17.000 consommateurs européens, dont 1.500 Français, le montant des dépenses consacré aux cadeaux, repas de Noël et sorties de fêtes sera cette année de 518 euros.
Cela représente une baisse de 4,5% par rapport à l’an dernier, où le budget global avait déjà été amputé de 0,9%. Il s’agit de la plus forte baisse depuis 2010, précise Deloitte.
TNS Sofres, qui a mené des sondages successivement pour EBay et Showroomprivé, note qu’environ 80% des Français dépenseront moins ou la même chose que l’an dernier pour Noël.
Une autre enquête menée par Yougov pour mareduc.com, fait, elle, également état de budgets Noël en baisse chez une majorité de Français, liée pour 46% à la baisse des revenus du foyer, pour 43% à la hausse des charges mensuelles et pour 38% à la hausse des impôts.
Pour le Center for retail research, les chiffres d’affaires des commerçants français pour Noël devraient tout de même progresser légèrement cette année (+1,2%, à 65 milliards d’euros), portés par les ventes en ligne et l’évolution technologique de certains jouets, qui en revalorise les prix.
En 2011 et 2012, rappelle Deloitte, les consommateurs hexagonaux avaient pourtant revu à la hausse leurs dépenses de Noël, considéré comme un moment privilégié où les Français voulaient se faire plaisir malgré un pouvoir d’achat contraint.
Mais depuis un an, les conséquences de la crise et surtout les anticipations pessimistes semblent s’ancrer profondément dans les esprits, incitant les consommateurs à resserrer davantage les cordons de leur bourse, y compris pendant les fêtes.
– promos de dernière minute –
“Cette inquiétude a gagné toutes les catégories de population, notamment les femmes (60%) et les jeunes (25-34 ans), l’un des coeurs de la consommation”, explique Stéphane Rimbeuf, associé distribution chez Deloitte.
“Les Français sont les plus pessimistes en Europe, y compris par rapport à d’autres pays qui subissent plus fortement la crise”, ajoute-t-il.
ël 2014, en recul par rapport à 2013 (Photo : Kenzo Tribouillard) |
Mais malgré cela, “on constate aussi une certaine résistance de l’esprit de Noël chez les Français, qui restent attachés à la tradition, aux repas en famille et à gâter leurs proches. Car même si leur budget est en recul, il reste tout de même supérieur à celui de la moyenne européenne (488 euros)”, souligne M. Rimbeuf.
Comme l’an dernier, ce sont les loisirs et les sorties qui feront les premiers les frais des arbitrages, avec des dépenses réduites de 17,7% à 48 euros.
Le repas de Noël (-3,3%, à 168 euros) comme les cadeaux(- 2,7%, à 303 euros) feront aussi l’objet de coupes.
“Plus que jamais cette année, Noël va être fêté en famille et à la maison. Et pour les cadeaux, c’est le cercle familial très rapproché – ses enfants et son conjoint – qui va être privilégié”, déclare M. Rimbeuf.
Mais même pour le conjoint, les dépenses seront réduites de 2%.
Idem pour les enfants : si les dépenses augmentaient régulièrement (+3% en 2013), elles seront stables cette année.
Les plus touchés seront les amis, parents pour qui le budget est amputé de 12%.
Côté cadeaux, une fois encore, la raison l’emporte, avec un plébiscite du livre, qui apparait en tête des cadeaux les plus désirés par les adultes — une première en 17 ans, précise Deloitte — et qui sera offert par un tiers des Français.
Enfin, toujours dans un souci d’économies, les Français ont également fait évoluer leurs habitudes, notamment en décalant une partie de leurs achats à la dernière minute “pour mieux étaler leurs dépenses entre novembre et décembre et profiter au mieux des promotions”, ou en privilégiant les achats en hypermarchés (48% cette année, contre 38% en 2013) devant ceux dans les chaines spécialisées (36%) pour obtenir des prix plus bas, précise M. Rimbeuf.