Le report des négociations sociales jusqu’à la formation du prochain gouvernement menace la stabilité sociale au cours de la prochaine étape, selon le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Hassine Abassi.
S’exprimant, mercredi 12 novembre, à l’ouverture des travaux du congrès ordinaire de la Fédération du personnel des tribunaux à Hammamet, Abassi a réitéré l’attachement de l’UGTT à l’ouverture des négociations sociales dans le secteur public et la fonction publique avant la fin du mois de novembre 2014. “Nous sommes attachés aux négociations et nous n’acceptons pas d’être mis devant le fait accompli”, a-t-il dit, en allusion au prétexte présenté par le gouvernement qui a justifié son attitude par la difficulté de la conjoncture économique.
Abassi a opposé un refus catégorique à voir la catégorie des travailleurs, uniquement, faire des concessions, estimant que le gouvernement actuel se trompe en croyant que l’allègement du déficit dépend de la levée des subventions et du gel des salaires, ajoutant que ce dernier n’a pas, vraiment, cherché à trouver les fonds nécessaires pour répondre aux revendications des travailleurs relatives à l’amélioration de leur pouvoir d’achat.
Le gouvernement, a-t-il dit, n’a pris aucune mesure pour lutter contre la flambée des prix et le commerce parallèle qui représente 45% de l’économie nationale.
Il a ajouté que le gouvernement n’a pas, également, réussi à instaurer la justice fiscale face à la force des lobbies qui, selon lui, se sont enrichis sur le dos de l’Etat.
Le responsable syndical a fait part de son étonnement de voir le gouvernement s’empresser de promulguer la loi relative aux énergies renouvelables dont la constitutionnalité a été remise en cause étant donné que cette lois constitue, selon Abassi, une sorte de colonisation économique surtout qu’il oblige la STEG a acheter l’énergie produite par des investisseurs étrangers installés en Tunisie.
Abassi a tenu a préciser qu’en dévoilant ces vérités, l’UGTT ne compte pas hausser le ton. Son seul souci, a-t- il dit, est de mettre en garde contre la démarche adoptée par le gouvernement en cette période délicate de l’histoire du pays et de faire part de l’attachement de l’organisation syndicale à la stabilité sociale.