Le troisième facteur de réussite d’une réforme d’un système de subvention est le rôle que peuvent y jouer les partenaires internationaux. La collaboration avec les institutions financières internationales, les agences multilatérales et les donateurs peut être utile à plus d’un titre à un pays qui s’apprête à s’engager dans un chantier aussi difficile. Outre une «légitimité politique» et une certaine «pression», elle apporte «de l’assistance technique, un partage d’informations et d’expériences, du soutien financier, et une plus grande responsabilité».
Les mesures d’atténuation…
Le quatrième facteur est la mise en œuvre de mesures «d’atténuation ». D’après l’étude, les expériences passées donnent à penser que «les réformes ont mieux réussi quand les gouvernements ont introduit des mesures pour atténuer l’impact de l’augmentation des prix sur les pauvres et les plus vulnérables». La mise en place d’outils appropriés de protection sociale peut également être utile.
En effet, établir des mécanismes de protection sociale avant la réforme des subventions «est décisif pour la construction du soutien à la réforme et protéger les vulnérables. La suppression des subventions doit être graduelle et accompagnée par l’introduction ou l’amélioration de filets de protection sociale bien ciblés, de préférence sous la forme de transferts monétaires bien ciblés ou de bons, pour compenser ceux qui sont les plus affectés par la hausse des prix».
Surveiller le contexte économique favorable…
Le cinquième facteur de réussite est, comme vu précédemment, le lancement du chantier de la réforme des subventions dans un contexte économique favorable. Le sixième est la présence d’un gouvernement de coalition.
La réforme d’un système de subvention peut, surtout, estiment les auteurs de l’étude, lorsqu’accompagnée de mesures d’atténuation, être «un processus long et complexe, nécessitant une attention prolongée après la phase initiale». Surtout pour ce qui est de la construction et du maintien du consensus, puisque la réforme implique de nombreuses parties prenantes.
Les experts du FMI conseillent aux gouvernements concernés de maintenir la dynamique de la réforme pour résister à une éventuelle tentative de retour en arrière que ne manqueraient pas de mener certains quand les effets de la réforme commenceront à être ressentis.
En outre, avertissent ces experts, des changements dans le climat social ou dans les conditions du marché (prix volatiles, fluctuations du taux de change, ou inflation) peuvent nécessiter «un ajustement dans le rythme de mise en œuvre de la réforme et une révision des mécanismes de fixation des prix». Et ces ajustements seront d’autant plus faciles à faire que des «suivis transparents» et des évaluations périodiques de l’impact de la réforme auront été prévus.