à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[17/11/2014 13:38:43] Paris (AFP) EnterNext, marché dédié aux PME au sein d’Euronext, veut construire une “véritable plateforme d’entreprises technologiques” en Europe, affirme son patron Éric Forest alors que le groupe organise lundi une conférence dédiée à ce secteur.
Euronext, l’opérateur qui chapeaute les Bourses de Paris, Amsterdam, Lisbonne et Bruxelles, a fait du marché des PME l’une de ses priorités depuis son entrée en Bourse en juin.
Question: Que recouvre pour vous l’appellation entreprises “technologiques”?
Réponse: Nous avons défini un périmètre qui regroupe trois grandes familles d’entreprises. Le premier segment recouvre le secteur des télécoms-médias-technologies dont des éditeurs de logiciels ou des sociétés qui font des objets connectés. Le deuxième grand segment englobe les sciences de la vie (medtechs et biotechs) et le troisième les +cleantechs+ (entreprises innovantes dans le domaine de l’environnement, NDLR). C?est cet ensemble d’entreprises innovantes que nous appelons “secteur tech”.
320 PME-ETI (petites et moyennes entreprises-entreprises de taille intermédiaire, NDLR) tech sont à ce jour cotées sur un total de 740 entreprises accompagnées par EnterNext.
Les points communs des entreprises tech sont l’innovation et la forte croissance couplées à d’importants besoins de financement.
Q: La base d?investisseurs n’est-elle pas trop étroite en France pour ces entreprises, ce qui les conduit à se faire coter sur le marché américain notamment le Nasdaq, comme la pépite française Criteo?
R: En Europe, nous avons la matière et le potentiel pour être tout à fait pertinents et réussir à construire cette véritable plateforme d’entreprises technologiques.
Je ne dis pas que nous aurons en six mois un écosystème aussi dense et puissant qu’aux États-Unis et ce n’est pas notre objectif à très court terme mais nous avons l’ambition de faire bouger les choses.
En moins de dix ans s’est créé sur Euronext un segment des sciences de la vie devenu une référence avec plus de 60 sociétés cotées. A titre d’exemple, Probiodrug, une biotech allemande s’est récemment introduite sur nos marchés. Si on regarde ces sociétés “biotech”, à peu près 30% de leur capital est détenu par des investisseurs américains.
Au total, depuis le début de l’année, 27 PME et ETI technologiques se sont introduites en Bourse sur nos marchés, pour 555 millions d’euros levés.
Dans un marché des introductions en Bourse qui a été porteur par ailleurs, la part des entreprises technologiques est plus que significative.
Q: A l’occasion de cette conférence, que proposez-vous pour attirer ces entreprises vers la Bourse ?
R: Nous allons mettre en place un accompagnement spécifique pour les 320 sociétés déjà cotées du secteur, avec pour objectif de les aider à accroître leur visibilité vis-à-vis des investisseurs. Cela passe par une couverture en analyse en partenariat avec la société de recherche Morningstar, la création d’un site internet dédié ou encore des conférences thématiques.
En outre, nous allons lancer un label début 2015 qui sera attribué tous les ans à une cinquantaine de PME et ETI cotées sur nos marchés qui se seront particulièrement démarquées au cours des trois dernières années, tant en Bourse qu’en matière de croissance d’activité.
Un +service premium+ leur sera proposé avec un indice spécifique, des +road shows+ (réunion avec des investisseurs, NDLR), ou encore la création d’un club.
Enfin, nous mettrons en place en 2015 un programme d’accompagnement destiné à des entreprises non cotées afin de les préparer aux marchés financiers en vue d’une éventuelle cotation, en partenariat avec des écoles de commerce ou d’ingénieurs, des banques, des cabinets d’audit et d’avocat…
Notre mission est donc de remobiliser l’écosystème, afin d’accroître à la fois la connaissance des investisseurs mais aussi la visibilité des entreprises.
Propos recueillis par Cécile de Corbière et Jean-Baptiste Oubrier