éraire (Photo : Justin Sullivan) |
[17/11/2014 15:08:33] New York (AFP) Le laboratoire pharmaceutique américain Actavis a annoncé lundi qu’il allait racheter pour 66 milliards de dollars son compatriote Allergan, le fabricant de l’antirides Botox.
Cette transaction, qui se fait en actions et en numéraire, vient contrecarrer les plans du groupe canadien Valeant qui convoite Allergan depuis avril.
Connu pour son traitement Namenda contre la maladie d’Alzheimer et de Parkinson, Actavis propose 219 dollars par titre (129,22 dollars en numéraire et 0,3683 de ses propres actions) pour s’offrir Allergan, ce qui valorise l’entreprise à 66 milliards de dollars.
Cette somme est supérieure à l’offre de 53 milliards de dollars déposée sur la table depuis plusieurs mois par Valeant. Mais fin octobre le groupe canadien avait annoncé envisager de relever sa proposition à 60 milliards de dollars.
Basé en Irlande où il bénéficie d’une fiscalité plus faible qu’aux Etats-Unis, Actavis estime que ce rapprochement lui permettra de générer au moins 1,8 milliard de dollars de synergies à partir de 2016. Il s’engage aussi à consacrer environ 1,7 milliard de dollars à la recherche et développement (R&D) de nouvelles molécules, l’un des points faibles de Valeant.
Une entité Allergan-Actavis aura un portefeuille diversifié composé de médicaments sous protection et de génériques, notamment dans la dermatologie, la gynécologie, l’urologie et l’ophtalmologie. Elle devrait générer environ 23 milliards de dollars de ventes par an, ce qui la ferait entrer dans les dix premiers groupes pharmaceutiques mondiaux.
Actavis souligne que l’opération a été approuvée “unanimement” par les conseils d’administration des deux entreprises. La nouvelle société sera dirigée par l’actuel directeur général d’Actavis Brent Saunders.
Mais le mariage est soumis à l’approbation des autorités de la concurrence et surtout des actionnaires dont ceux d’Allergan qui se réunissent en assemblée générale le 18 décembre pour se prononcer sur les deux offres.
En préférant se vendre à Actavis, Allergan inflige un cinglant revers à son premier actionnaire individuel, le milliardaire et investisseur activiste Bill Ackman, l’une des voix les plus influentes de Wall Street, qui possédait 9,7% d’Allergan au 30 juin.
M. Ackman soutenait Valeant et avait appelé début novembre le fabricant du Botox à organiser des enchères ouvertes entre ses deux prétendants, plaidant pour l’ouverture de négociations simultanées avec les deux acquéreurs potentiels.
Cet appel semble n’avoir pas été suivi par Allergan, qui a refusé catégoriquement d’engager des discussions avec Valeant. Le groupe américain est critique de la stratégie de développement de Valeant essentiellement fondée sur des acquisitions et des réductions de coûts.
La tension entre les deux groupes pharmaceutiques est telle que des procédures judiciaires sont en cours de part et d’autre.
Contacté lundi par l’AFP, l’entourage de Bill Ackman n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat.