Toyota lance “Mirai”, véhicule du futur roulant à l’hydrogène

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ène, présentée à Tokyo, le 18 novembre 2014 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[18/11/2014 09:10:53] Tokyo (AFP) Le constructeur nippon Toyota, pionnier des véhicules hybrides, a franchi mardi une nouvelle étape en présentant une berline fonctionnant à l’hydrogène, premier modèle de ce type commercialisé à grande échelle dans le monde, même si ses objectifs restent modestes.

“Mirai” – futur en japonais – sera disponible à partir de décembre dans l’archipel, au prix de 7,23 millions de yens (près de 50.000 euros, taxe comprise), avant de partir à l’assaut des marchés américain (57.500 dollars hors taxe) et européen (66.000 euros HT) aux alentours de septembre prochain.

Le groupe, qui évoque un “tournant dans l’industrie automobile”, espère en vendre 400 d’ici à fin 2015 au Japon (200 commandes ont déjà été reçues), de 50 à 100 annuellement en Europe (Royaume-Uni, Allemagne et Danemark dans un premier temps) et plus de 3.000 aux Etats-Unis avant fin 2017.

“Nous ne sommes qu’au début” de l’aventure, a déclaré le vice-président Mitsuhisa Kato lors de la conférence de lancement, organisée en grande pompe. Toyota espère ensuite accélérer le rythme et ambitionne d’en écouler “des dizaines de milliers dans les années 2020”.

Les ventes se concentreront dans les régions dotées de stations de recharge d’hydrogène, encore peu nombreuses.

Au Japon, elles sont actuellement 40, dans les environs des grandes agglomérations de Tokyo, Nagoya, Osaka et Fukuoka.

En Californie, elles devraient être 48 fin 2016 et dans le nord-est des Etats-Unis 12 à la même période, construites par le spécialiste des gaz industriels, Air Liquide, en partenariat avec Toyota.

En Europe, le groupe français a installé plusieurs stations au Danemark et en Allemagne notamment.

Mirai, berline qui peut voyager 650 km avec un seul plein effectué en trois minutes, est alimentée par une pile à combustible à base d’hydrogène, sur le principe de l’électrolyse inversée: de l’électricité est générée en faisant passer dans un circuit des électrons extirpés d’atomes d’hydrogène.

Ces derniers se combinent ensuite avec l’oxygène de l’air pour former de l’eau, seule émission produite par le véhicule, a détaillé le constructeur qui décrit Mirai comme “le modèle par excellence de la voiture propre”.

Toyota est déjà en pointe dans les voitures hybrides (double motorisation essence et électricité). Il en a vendu plus de 7 millions d’unités, dont la Prius, depuis leurs débuts en 1997.

Le géant basé dans la région de Nagoya développe des véhicules à pile à combustible depuis plus de 20 ans, utilisés en interne. En 2002, il est allé plus loin en proposant en leasing un SUV de ce type sur une base limitée au Japon et aux Etats-Unis.

“L’hydrogène est une ressource inépuisable qui peut être stockée et transportée facilement”, souligne Toyota qui espère plus largement “contribuer à l’instauration d’une société” basée sur cette énergie prometteuse.

Son concurrent et compatriote Honda Motor a déjà vendu un modèle similaire mais en très peu d’exemplaires sur un petit nombre de marchés. Il prévoit de lancer d’ici à mars 2016 une voiture utilisant cette technologie, qui pourra rouler plus de 700 km.

Nissan travaille aussi sur ce type de véhicule, de même que des constructeurs étrangers.

Petit bémol cependant, si l’hydrogène n’émet aucun CO2 depuis la voiture, il en émet lorsqu’il est produit. Elément le plus abondant sur Terre, il ne se trouve pas séparément à l’état naturel.

A la Bourse de Tokyo, les investisseurs ont salué l’événement: l’action Toyota a fini mardi en hausse de 2,53% à 6.998 yens.