Nous avons noté que la BCT (Banque centrale de Tunisie) a lancé un appel d’offres international pour réaliser deux missions conjointes: une PSI (Politique de Sécurité des Systèmes d’Information) et un PCA ou (Plan de Continuité d’Activité). La notation pour attribuer le marché ne laisse pas de chance aux Tunisiens de remporter le marché. Pour ces deux prestations, la Tunisie dispose d’assez d’experts formés pour les entreprendre, et pour la PSI, d’assez d’experts expérimentés. Alors pourquoi ce choix d’appel d’offres?
Ce genre de prestations ne court pas les rues et ce genre d’appel d’offres est attendu par les prestataires du secteur, mais à condition que celui qui en profite soit la Tunisie, par l’octroi de ces projets à des prestataires locaux et nationaux, et sans recours à la sortie inutile de devises.
Faisons attention, ce type d’appel d’offres (internationaux) «tue» les entreprises tunisiennes. Il faut noter que cela ferme la porte aux compétences tunisiennes d’intervenir sur leur marché car ils ont moins d’expérience que leurs homologues européens, par exemple, et seront donc écartés d’office de la course et de la concurrence avec les systèmes de notation établis.
Ce genre d’appel d’offres n’est-il pas en contradiction totale avec la stratégie tunisienne en matière de formation de compétences pour développer l’exportation, ou en matière de sortie de devises?
Cela arrive aussi en même temps où la stratégie tunisienne se déploie pour attirer les investisseurs étrangers en essayant d’asseoir un programme national stratégique numérique pour l’horizon 2018.
Il aurait été plus judicieux de faire un AON (Appel d’Offre National) et faire des exigences qui permettent d’atteindre les objectifs, sans plus; exigences tournées essentiellement sur les compétences, donc sur l’équipe intervenante.
Il est grand temps que les entreprises tunisiennes et notamment les celles publiques comprennent l’importance de leur rôle dans la passation des marchés pour en faire non seulement une prestation conforme aux exigences, mais aussi conforme à la feuille de route de sauvegarde des intérêts nationaux (acquisition de savoir-faire et sortie de devises) ou encore de diffusion de données qui peuvent s’avérer secrètes.
Si on ne fait pas suffisamment confiance à certains prestataires pour leur petite taille ou leur insuffisance d’expérience, regroupons celles qui existent sous forme de consortiums.
Les experts en sécurité de l’information veulent participer sur toutes les demandes de travaux et faire partie des bâtisseurs de l’évolution du pays, construire une expérience suffisante pour attaquer les marchés extérieurs.
Pour l’APSIT
Le Président
Abderrahmen GHORBEL.