La crise met un coup d’arrêt à la baisse des inégalités salariales

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êt à la baisse des inégalités salariales en France, entraînant un écart grandissant entre les salaires les plus bas et les intermédiaires (Photo : Philippe Huguen)

[19/11/2014 05:27:17] Paris (AFP) La crise a mis un coup d’arrêt à la baisse des inégalités salariales en France, entraînant un écart grandissant entre les salaires les plus bas et les intermédiaires, selon une étude de l’Insee publié mercredi.

“Alors que les inégalités de revenus salariaux baissent globalement entre 2002 et 2007, ce n’est plus le cas entre 2007 et 2012”, note l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans son dernier rapport sur le “Portrait social” de la France.

En cause, selon les auteurs de l’étude: “un accroissement des inégalités en bas de l’échelle salariale”, dont sont victimes les 10% de personnes qui touchent les revenus les moins élevés.

Leur seuil a baissé de 0,2% par an en euros constants dans les cinq ans qui ont suivi le déclenchement de la crise (2007-2012). Il était en nette augmentation auparavant (+2,1 % par an sur 2002-2007).

A l’inverse, les salaires proches de la médiane (la moitié gagne moins, l’autre plus), qui s’élevait à 18.070 euros net en 2012, “progressent désormais plus rapidement que ceux plus faibles, accroissant ainsi les inégalités”.

L’Insee en déduit que “la crise porte un coup d’arrêt à la baisse des inégalités de revenu salarial”. Toutefois, il se garde de conclure à une hausse de ces dernières.

Car, dans le même temps, “les écarts continuent de se resserrer légèrement” dans la moitié haute de l’échelle salariale.

La crise a ainsi stoppé la forte progression des très hauts salaires, qui avait cours avant 2007. Pour preuve, la part de la masse salariale détenue par le 1% des salariés les mieux rémunérés est passée de 6,9% en 2007 à 6,7% en 2012, note l’étude.

En outre, l’Insee relève que les réformes sociales et fiscales de 2013 “ont conduit à une légère diminution des inégalités de niveau de vie” “en mettant davantage à contribution les plus aisés”. Parmi ces réformes, le plafonnement du quotient familial et une nouvelle tranche d’imposition à 45%.

La revalorisation du revenu de solidarité active (RSA), dispositif d’aide aux personnes à faible revenu ou sans revenu, figure également parmi les mesures ayant favorisé cette tendance, d’après l’étude.

Grâce aux réformes entreprises, le niveau de vie moyen des 10% les plus aisés est seulement 6,5 fois plus élevé que celui des 10% les plus modestes. Sans elles, le rapport “se serait établi à 6,6”, conclut l’Insee.