Les “bonnes“ nouvelles se confirment pour le continent africain –ou du moins pour certains de ses pays.
En effet, après que plusieurs études ont conclu que l’Afrique est la zone de croissance pour les prochaines, le cabinet Deloitte vient de publier une étude selon laquelle «l’Afrique, sera d’ici 2017 le deuxième marché où investir pour les industries de biens de consommation». L’étude de Deloitte a été présentée lors d’un congrès de distribution organisé mercredi 19 novembre à Johannesburg en Afrique du Sud.
«Même s’il est trop tôt pour baptiser la récente croissance africaine de +miracle africain+, de l’avis de beaucoup, l’Afrique, et en particulier l’Afrique sub-saharienne, en est là où l’Asie du sud-est était il y a 30 ans, au bord du boom. Ce n’est pas la demande qui manque en Afrique mais l’offre», indiquent les auteurs de cette étude.
Bien entendu, les experts du cabinet Deloitte ne manquent pas de relever les difficultés des marchés africains: «investir les marchés du continent reste complexe et difficile et les revenus relativement faibles en moyenne, mais les entreprises -prêtes à innover en adaptant leurs circuits, leur marque et leur portefeuille d’activités- ont de grandes chances d’être payées de retour». D’autres risques ne sont pas à négliger, entre autres les problèmes de change, d’instabilité politique, de corruption, d’infrastructures et de main-d’œuvre qualifiée.
De ce fait, les auteurs de l’étude soulignent que «l’Afrique exige de prêter attention à une croissance durable sur le long terme plutôt qu’au profit de court terme».
Les experts de Deloitte poursuivent leur analyse estimant que le taux de croissance en Afrique s’établira aux alentours de 7,7% en moyenne entre 2014 et 2019. Mais ce qui intéressant encore, c’est qu’ils soulignent que «… cette croissance est moins dépendante des revenus miniers ou pétroliers que par le passé. C’est un changement structurel, la croissance devient plus endogène».
Autre point important mentionné par l’étude: la croissance démographique. «D’ici 2030, plus d’un demi-million d’Africains devraient appartenir à la classe moyenne, définie comme pouvant dépenser 2 à 20 dollars par jour».
Du reste, «la demande des 15-24 ans soutient déjà l’essor d’un commerce de distribution moderne et les ventes de biens de marque, ajoute Deloitte. Avec l’urbanisation exponentielle du continent, les nouvelles mégalopoles forment pratiquement des marchés à part entière».
Et ce n’est pas tout. «L’accès à Internet reste cantonné à seulement 21% de la population du continent -contre 40% en moyenne dans le monde- mais c’est déjà un marché de 240 millions de personnes, notamment au Maroc, Egypte et Afrique du Sud».
Quid pour les industriels tunisiens?
Tout ceci montre que les hommes d’affaires tunisiens devraient regarder, désormais, l’Afrique subsaharienne d’un autre regard, et surtout oser aller se frotter aux autres investisseurs internationaux qui convoitent les marchés africains.Ne plus avoir peur. Avoir une réelle stratégie de développement. Viser le long terme. Avoir des réseaux locaux.
Cependant, il faudrait qu’ils soient solidaires les uns des autres, en s’organisant en consortiums afin d’avoir plus de chances de gagner certains marchés ou appels d’offres. Et il faut aller vite, car, les affaires n’attendent pas, et 2017, c’est déjà demain.