Le sud de l’Italie est-il condamné à être à la traîne du nord riche, industrialisé et réputé pour être la machine de guerre économique du pays?
Non! Le sud, où vivent 35% des Italiens et dont l’effort à l’export ne dépasse pas à ce jour les 10% de l’ensemble des exportations italiennes, devait faire sa propre révolution en s’assumant et en assurant avec l’Etat son propre développement.
Les opérateurs privés dans le prêt-à-porter pour hommes ont été de la partie. En partenariat avec la l’Agence italienne du commerce, ils ont initié une manifestation dédiée non seulement à la promotion des produits habillements mais à celle du tout Naples, ville de la passion, de l’émotion et de la beauté. Quels meilleurs ingrédient pour créer, innover et habiller les élégants du monde? La “Journée Mode du sud de l’Italie”, dont les actions s’étalent sur deux jours, vise non seulement à faire connaître le savoir-faire italien dans le domaine de la mode et unique en Europe et dans le monde, mais de promouvoir le site Naples dans ses dimensions historique, naturelle et humaine. Une attitude constructive qu’ignorent beaucoup de Tunisiens.
Encouragés par nombre de leurs leaders que toutes leurs souffrances sont la conséquence des mauvaises politiques de l’Etat, ils ont exulté tous leurs malheurs et frustrations à travers les propos de “marginalisation, privation et appauvrissement“. Heureusement que le monde est grand et que, ailleurs, on pense différemment.
En Italie, le sud, qui supporte, depuis des décennies, tant bien que mal les critiques acerbes des riches du nord du pays, a réagi en agissant! Et c’est sa communauté d’affaires qui est montée au créneau en ne tolérant plus d’être considérée comme l’assisté qui profite des impôts de ceux qui “travaillent” mais en se prenant en charge et en faisant une belle démonstration de ce que peut être le partenariat public/privé! L’Europe a été aussi de la partie puisqu’elle a financé le Programme du développement du sud de l’Italie.
Les 20 et 21 novembre, deux journées consacrées à la découverte des ateliers de fabrication auxquelles participent 28 grandes entreprises qui ont à leur compte 38 marques, 32 opérateurs étrangers dans le secteur de la mode, 21 acheteurs en provenance de la Chine, du Japon, Corée du Sud, Liban, Émirats arabes unis, Russie, Grande-Bretagne, Espagne, Hollande et Tunisie. Les médias ont été aussi de la partie car de leur présence dépendra non seulement la réussite de cet événement mais sa pérennisation.
“Le secteur de la mode est stratégique pour cette région”, a indiqué, à l’allocution d’ouverture de la manifestation tenue ce matin (20 novembre 2014), Riccardo Paolo Monti, président de l’Agence italienne du commerce qui a assuré que tous les moyens seront consentis pour y améliorer le système de production et soutenir les efforts des grandes marques dans la promotion de leurs produits dont la qualité et le raffinement sont reconnus de par le monde. “L’Italie est le pays de la mode et nous ferons tout pour qu’elle garde son positionnement. C’est ce qu’il y a de plus naturel lorsqu’on évolue dans un monde où la beauté le dispute au savoir-faire et où le raffinement des articles vestimentaires produits par la région du sud est légion”.
Internationaliser encore plus et mieux le sud de l’Italie, donner une autre image d’une région qui n’exploite pas ses atouts comme il se doit et n’optimise pas ses ressources, c’est le but que s’est fixé l’Agence italienne du commerce. Elle n’en est qu’au tout début mais cela promet!