Banque : l’Espagnole BBVA lance son augmentation de capital pour se renforcer en Turquie

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ège de la banque espagnole BBVA à Madrid, le 1er juin 2014 (Photo : Dani Pozo)

[20/11/2014 13:04:55] Madrid (AFP) BBVA a lancé jeudi une augmentation de capital de 2 milliards d’euros pour financer la hausse de sa participation dans sa filiale en Turquie, un marché devenu essentiel pour la banque espagnole.

Les nouvelles actions émises seront placées auprès d’investisseurs institutionnels via une procédure accélérée, a fait savoir le deuxième établissement bancaire espagnol par la capitalisation. Le prix unitaire retenu est de 8,25 euros par titre.

A la Bourse de Madrid, le cours de l’action s’alignait sur ce prix et baissait de 5,47% à 8,17 euros vers 12H27 (11H27 GMT), dans un marché en recul de 1,82%.

BBVA a annoncé mercredi soir qu’elle va acquérir 14,89% supplémentaires de la banque turque Turkiye Garanti Bankasi, à 8,90 lires turques par action, soit 1,99 milliard d’euros.

BBVA détiendra 39,9% du capital à l’issue de l’opération, qui est soumise à l’accord des autorités compétentes et doit être bouclée au premier semestre 2015.

La banque espagnole va acheter cette part à l’autre grand actionnaire de Turkiye Garanti Bankasi, Dogus Holding, dont la participation sera ramenée à 10%.

Elle va ainsi renforcer considérablement son poids dans sa filiale. En vertu d’un pacte conclu entre BBVA et Dogus Holding, ils contrôleront à eux deux sept sièges sur dix au conseil d’administration.

BBVA n’est pas obligée en revanche de lancer une offre publique d’achat sur la totalité du capital de Garanti, en vertu de la législation turque.

La banque espagnole a fait son entrée dans le marché turc il y a quatre ans en achetant près du quart du capital de Garanti pour 5,8 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros). Cette dernière se présente comme la plus importante banque de Turquie par la capitalisation, avec plus de 13 milliards d’euros. Elle compte 12,8 millions de clients et plus de 22.000 salariés. Elle a dégagé à fin septembre un bénéfice net de 1,1 milliard d’euros.

Ce pays est devenu entretemps un marché essentiel pour BBVA, d’autant que l’Espagne a été touchée par une profondre crise dont elle sort à peine. Il a représenté le quart du bénéfice net de la banque espagnole sur les neuf premiers mois de cette année et BBVA espère que les activités de Garanti lui permettront d’augmenter son bénéfice de plus de 250 millions d’euros en 2016.

“La Turquie est le pays d’Europe au plus fort potentiel de croissance économique”, avec une population jeune, un régime politique en principe stable et un endettement faible et un faible taux de chômage, insistait récemment le président de BBVA, Francisco Gonzalez.

Pour autant, après des années de croissance à plus de 8% en 2010 et 2011, l’économie turque a ralenti, victime de la zone euro, du resserrement de la politique monétaire américaine, de ses tensions politiques internes et des crises militaires qui secouent ses voisins syrien et irakien. Le gouvernement a baissé sa prévision de croissance du PIB de 4 à 3,3%.

BBVA est aussi très présente aux Etats-Unis, au Mexique et en Amérique latine. Elle va se renforcer en Espagne avec le rachat annoncé cet été de la banque CatalunyaBanc, qui avait été nationalisée pendant la crise, pour tirer profit de la reprise.