(Photo : Philippe Huguen) |
[20/11/2014 15:56:19] Paris (AFP) L’industrie française de l’emballage, qui fait face à une consommation en berne dans l’Hexagone, a tiré les leçons de la crise et affiche un optimisme “raisonné” grâce à l’innovation et l’international.
“La filiale a retrouvé ses propres ressources pour affronter la faible consommation actuelle. On ne vend pas plus d’emballages, mais on les vend différemment”, a affirmé à l’AFP Annette Freidinger-Legay, consultante du Salon de l’emballage qui se termine jeudi à Villepinte, en région parisienne.
“Le secteur a tiré les leçons de la crise (…). Si le pouvoir d’achat est en berne, le secteur va chercher des emballages encore moins chers, avec des tailles ajustées pour permettre au consommateur d’accéder à l’achat”, a expliqué cette experte de la filiale, se basant sur les résultats de “l?observatoire de l’emballage”, une enquête publié à l’occasion du salon.
Cette étude a démontré que cette industrie se distingue en se déclarant optimiste dans la morosité ambiante. “C’est un optimisme non pas débridé, mais raisonné”, a nuancé Mme Freidinger-Legay.
Plus de la moitié des fabricants d’emballages (58%) tablent désormais sur une hausse de leur production, alors qu’ils étaient 52% l’an dernier et 48% en 2012. Mieux: ils sont 85% à penser que l’emploi sera stable ou en hausse.
Selon les chiffres de l’observatoire, le chiffre d’affaires global a atteint 17,8 milliards d’euros l’année dernière, en hausse de 0,5% par rapport à 2012, mais avec des contrastes selon les secteurs. Celui du papier carton est celui qui a connu la plus forte croissance avec une hausse des ventes de 1,6% à 6,2 milliards, suivi par le métal (+0,6% à 1,2 milliard).
Si le secteur le plus important, celui des plastiques souples et rigides, est resté stable à 7,5 milliards, tout comme le verre qui a stagné à 1,7 milliard, le bois est le seul à afficher un recul de 2% à 1,1 milliard.
La progression générale de l’emballage est d’autant plus inattendue que la filiale dépend de la consommation, pourtant en berne en France, comme le rappelle Michel Fontaine, président du Conseil national de l’emballage. “L’emballage est au service d’un produit et il est consommé à l’aune de la consommation”, a-t-il assuré.
La filiale parvient toutefois à s’en sortir. “Quand vous avez pris des coups sur la tête pendant plusieurs années de suite, il arrive un moment où vous comprenez comment ça fonctionne et ça va mieux”, a résumé Mme Freidinger-Legay, qui rappelle que le secteur a non seulement souffert de la crise, mais aussi de sa mauvaise image auprès de l’opinion publique.
– ‘un réel savoir-faire en France’ –
Souvent considéré comme un secteur créateur de déchets, il a cherché dans l’innovation les moyens de “lutter contre le gaspillage, en développant par exemple des emballages qui ferment plus facilement et permettent de conserver le produit à l’abri pendant plus longtemps”, a détaillé la consultante, soulignant aussi les efforts entrepris dans le recyclage.
La crise économique “a également obligé l’industrie à se dépasser, à trouver des solutions plus économiques” adaptées à la consommation. “Qu’on le veuille ou non, le consommateur a besoin d’emballage, même en période de crise”, a constaté Mme Freidinger-Legay.
Quant à l’international, il permet aux différents groupes de chercher la croissance sous des cieux plus cléments. “L’emballage voyage mal”, rappelle M. Fontaine, les producteurs suivent habituellement leurs clients pour produire sur place, dans la plupart des cas.
Mais d’autres fabricants, qui ne sont pas trop impactés par les coûts de transports, bénéficient aussi des exportations, tout comme ceux produisant des emballages particuliers.
Mais ce sont surtout les fabricants de machines d’emballage haut de gamme qui bénéficient le plus des exportations. “Ce sont des machines très sophistiquées avec des technologies de pointe, des machines de conditionnement qui vont mettre le produit dans l’emballage”, a affirmé Mme Freidinger-Legay. “On a des fabricants avec un réel savoir-faire en France”, a-t-elle assuré.
La société familiale Raja constitue un exemple du développement à l’international. Spécialisée dans la distribution d’emballage d’expédition, elle réalise le tiers de ses 420 millions de chiffre d’affaires hors de France dans une quinzaine de pays européens.
“L’international est notre principale source de développement et nous comptons l’accélérer”, a expliqué à l’AFP Alain Josse, directeur général délégué. “En moyenne, nous avons une croissance à deux chiffres sur les marchés hors de France”, a-t-il affirmé.