Le salon Actionaria veut réconcilier les Français avec la Bourse

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à Paris, le 23 novembre 2012 (Photo : Eric Piermont)

[21/11/2014 08:50:03] Paris (AFP) Réconcilier les Français avec la Bourse et favoriser en particulier l’investissement dans les entreprises, c’est l’objectif du salon Actionaria, qui se tient vendredi et samedi, au moment où l’économie française patine.

“L’idée cette année est de convaincre les particuliers de l’importance d’investir dans les entreprises, pour soutenir l’économie réelle”, explique à l’AFP Blandine Fischer, directrice du salon, dont la 17e édition se déroule au Palais des Congrès à Paris.

L’objectif est de réconcilier les épargnants et la Bourse, alors que la défiance est grande envers les marchés depuis la crise financière de 2008 et la finance de plus en plus sophistiquée.

“Investir dans les entreprises c’est utile pour l’économie française et c’est un bon moyen de faire fructifier son patrimoine”, rappelle Blandine Fischer.

Et selon elle, “par les temps qui courent, alors que les Français sont pessimistes sur l’économie française, il y a quand même encore une vraie appétence pour l’investissement en entreprise”.

Pourtant, l’épargne des Français est loin d’être dirigée en priorité vers le financement des entreprises, puisqu’elle est captée d’abord par le Livret A, l’assurance-vie ou encore l’immobilier.

Les Français sont encore 52% à exprimer leur prudence quant à l?investissement en actions, selon un sondage mené par OpinionWay auprès de 1.030 individus pour le salon et publié mi-octobre. La part n’est que de 20% chez les investisseurs actifs dont 300 d’entre eux ont été interrogés en outre par ce sondage.

Selon cette enquête, la peur du risque et le manque de visibilité sont les deux principaux freins à l?investissement en entreprise.

“La Bourse est encore considérée comme un investissement risqué mais c’est bon signe parce que cela montre que les particuliers sont au courant de ce qu’ils font”, relativise la présidente du salon.

– De moins en moins de Français actionnaires –

Il reste que la proportion des Français détenant des actions en direct n’a cessé de reculer ces dernières années.

Selon le panel SoFia de l’institut de sondage TNS Sofres, les actionnaires individuels représentaient 7,2% de la population française en juin 2014, soit près de deux fois moins que les 14% de fin 2008.

Autre problème, les particuliers n’ont pas paru emballés ni par le lancement du PEA-PME début 2014, ni par les introductions en Bourse, qui se sont multipliées sur la place de Paris au premier semestre.

Malgré cette désaffection des Français pour les marchés, le salon Actionaria résiste d’année en d’année et vise pour cette édition 25.000 visiteurs, contre 27.500 l’an passé. Le record date d’il y a six ans avec 32.000 visiteurs.

Pour mobiliser les épargnants, le salon mise sur ses rendez-vous habituels.

Actionaria propose ainsi un nombre record de 11 réunions d’actionnaires ce qui permettra aux investisseurs d’aller à la rencontre de grands patrons, dont ceux de GDF Suez, Carrefour, Saint-Gobain ou encore Lafarge.

“L’un des axes forts c’est la capacité à rassembler les grandes patrons qui viennent à la rencontre des petits porteurs”, signale Blandine Fischer.

Les PME ne seront pas oubliées avec notamment une nouveauté à travers la mise en place d’un “village des nouvelles introductions” en Bourse en partenariat avec EnterNext, l’entité dédiée aux PME (petites et moyennes entreprises) et ETI (entreprises de taille intermédiaire) au sein de l’opérateur boursier Euronext.

Autre innovation, le salon proposera plusieurs rendez-vous visant à faire découvrir un secteur d’activité. Seront concernés l’assurance et finance, l’immobilier, et les biotech-medtech.

Par ailleurs, comme chaque année, les étudiants sont attendus en nombre, à travers des partenariats avec des écoles de commerce.

“L’actionnaire de demain c’est l’étudiant et le jeune actif”, rappelle Blandine Fischer.

Enfin, le salon est également l’occasion de se former notamment à l’analyse technique ou encore de découvrir des produits financiers comme le financement participatif ou “crowdfunding”, qui attire souvent un public plus jeune et qui est en plein essor.