éseau de bus de Riyad, dans la capitale saoudienne le 20 novembre 2014 (Photo : Fayez Nureldine) |
[21/11/2014 12:26:50] Ryad (AFP) Au Pays de l’or noir, le litre de gazole coûte douze centimes d’euros, et la voiture est quasiment le seul moyen de transport. Bouchons et pollution poussent l’Arabie saoudite à lancer de vastes projets de transports en commun.
Se déplacer à Ryad demande de la patience, tant les embouteillages sont fréquents, dans une ville où 90% des déplacements se font en véhicule personnel, et où les transports publics urbains n’existent pas.
Alors que 90% des revenus de l’Arabie Saoudite proviennent du pétrole, les bus, métro, tramways devraient se multiplier dans le pays dans les années à venir. La Mecque, Jeddah, Médine, Ryad, vont lancer des appels d’offres ou l’ont déjà fait.
Ainsi, RATP Dev, filiale de la RATP française, et son partenaire saoudien Saptco ont signé jeudi, avec l’autorité organisatrice en charge du transport à Ryad, un contrat de 1,675 milliard d’euros. Ils devront construire le réseau de bus de la ville, et en assurer l’exploitation et la maintenance pendant 10 ans.
Le réseau devrait transporter au moins 120 millions de passagers annuels.
– Une population à séduire –
Parallèlement, la capitale saoudienne construit ses six lignes de métro, pour 22,5 milliards de dollars, et devrait bientôt lancer l’appel d’offres pour exploiter ce réseau.
RATP Dev et Saptco sont sur les rangs, de “l’un des plus gros projets de métro au monde”, selon Cyril Carniel, vice-président Asie et Moyen-Orient de RATP Dev. Il doit permettre de faire face au doublement de la population de la ville d’ici 2030.
“Bien réussir l’implantation du réseau de bus de Ryad sera un atout, mais ça n’est pas l’objectif, on ne l’a pas fait comme une vitrine”, nuance-t-il, soulignant que “le bus de Ryad est un beau projet, qui sera rentable dès le début”.
éseau de bus de Riyad, dans la capitale saoudienne le 20 novembre 2014 (Photo : Fayez Nureldine) |
Pour faire prendre les transports en commun à ces aficionados de la voiture, il va falloir offrir des bus rapides et confortables. Quelques lignes rouleront sur des voies réservées, priorité pourra leur être donnée aux feux tricolores, les stations seront climatisées, etc.
“Tout sera focalisé sur le service, la capacité, pour encourager les gens à utiliser les transports publics”, a assuré le président de RATP Dev, François-Xavier Perin, jeudi lors d’une conférence de presse à Ryad.
Législation oblige, une partie du bus sera réservée aux hommes seuls, une autre partie aux familles. Et dans un pays où les femmes n’ont pas le droit de conduire, ces nouveaux bus pourront être un outil de liberté, si elles ont la possibilité de les emprunter seules.
– Même constat dans les pays voisins –
“Les transports publics sont devenus une nécessité”, selon un responsable de l’ArRiyadh Development Authority (ADA), collectivité locale chargée des transports, qui a mis en avant, jeudi lors d’une conférence de presse, le fait d'”économiser de l’argent, du temps, voyager confortablement”.
Ce pays de 30 millions d’habitants, grand comme quatre fois la France, est également en train de se doter d’un réseau ferroviaire plus vaste et plus moderne.
La construction d’une liaison ferroviaire à grande vitesse entre les sites des lieux saints de l’islam dans l’ouest de l’Arabie saoudite, un contrat de 8,22 milliards de dollars, avait été remporté en 2012 par un consortium espagnol.
“Le royaume s’est lancé avec détermination dans une politique de développement durable”, a salué l’ambassadeur de France en Arabie Saoudite, Bertrand Besancenot.
Et les autres pays du Golfe, face au même constat, adoptent la même solution. Le sultanat d’Oman prépare ainsi son premier réseau ferroviaire, d’un coût de 15,5 milliards de dollars.
La RATP compte d’ailleurs se faire une place aux Emirats Arabes Unis, surtout à Abou Dhabi et Dubaï. Mais aussi au Qatar et au Koweït.