Energie : le patron de Total dénonce une “balkanisation” des politiques en Europe

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é, le 30 octobre 2014 à Londres (Photo : Ben Stansall)

[21/11/2014 21:57:11] Paris (AFP) Le nouveau patron de Total Patrick Pouyanné a plaidé vendredi pour la mise en oeuvre d’une “vraie politique européenne de l’énergie”, dénonçant une “balkanisation” qui met à mal la compétitivité de l’industrie du continent.

“Aujourd’hui ce dont nous souffrons sur le plan de la compétitivité de notre énergie c’est une vraie balkanisation des politiques”, a-t-il déclaré en clôture de l’université Energie/Climat organisée à Paris par Total, citant notamment la France engagée sur le nucléaire, l’Allemagne dans le renouvelable et l’usage du charbon dans d’autres pays.

L’Union européenne s’est fixé le mois dernier de nouveaux objectifs ambitieux en matière de climat avec notamment la réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à leur niveau de 1990.

De leur côté les Etats-Unis et la Chine ont conclu un accord visant pour le premier à réduire de 26 à 28% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 (par rapport à 2005) et pour la seconde à atteindre un pic de ses émissions autour de 2030.

Si le patron de Total a salué la volonté de l’Europe d’être un “leader politique” sur le thème du climat avec des “engagements extrêmement forts”, il a estimé que l’Europe devait “évit(er) de courir devant les autres tellement vite que les autres ne suivent pas au même rythme”.

“Nous sommes engagés mais ce que nous avons envie de dire à l’Europe, c’est oui courrons vite, mais ne courrons pas trop vite et veillons également à la compétitivité de notre industrie”, a-t-il ajouté, pointant les velléités de certains industriels de la chimie d’aller investir aux Etats-Unis où grâce au gaz de schiste, le coût de l’énergie est nettement plus bas.

“Bien évidemment nous continuerons à investir (en Europe) sur des plateformes les plus performantes, mais au fur et a mesure que nous émettons des contraintes, il est bien évident que ça pèse sur la compétitivité relative de nos sites”, a-t-il plaidé tout en reconnaissant “qu’il peut y avoir d’autres raisons du manque de compétitivité en Europe”.

Cette semaine, Total s’est engagé à ne plus avoir recours au brûlage continu du gaz d’ici 2030, à réduire ses émissions de méthane et à prendre en compte un prix du CO2 dans ses décisions d’investissement.