Automobile : PSA présente sa feuille de route pour l’emploi en 2015

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ën à Rennes, en 2012 (Photo : Alain Jocard)

[24/11/2014 12:42:55] Paris (AFP) Fin de carrière anticipée pour les seniors, recours aux apprentis et appel à la mobilité interne et externe : PSA présente lundi aux syndicats ses objectifs pour 2015 en matière d’emploi, la stratégie industrielle du constructeur automobile réclamant de nouveaux ajustements.

Un comité central d’entreprise extraordinaire se réunit dans l’après-midi au siège de PSA Peugeot Citroën, à Paris. Direction et syndicats planchent sur la version 2015 du Dispositif d’adéquation des emplois et des compétences (DAEC), qui planifie chaque année la gestion des ressources humaines.

De l’aveu même des syndicats, le document s’inscrit “dans la continuité” de la version actuelle, qui arrive à échéance en février. Seuls les objectifs chiffrés devraient faire l’objet de débat.

Le premier constructeur français, qui comptait près de 58.000 salariés (CDD et CDI) fin septembre, tente de réduire la part de ses métiers dits “sensibles” –où les besoins de l’entreprise diminuent– estimée à 29% de l’effectif total selon l’Observatoire des métiers et des compétences.

Pour y arriver, PSA a mis en ?uvre des incitations au départ pour les salariés occupant ces postes. Elles devraient être reconduites en 2015, après consultation des syndicats.

Sont ainsi envisagés 1.500 congés seniors, qui permettent de partir plusieurs années avant l’âge légal de retraite avec 70% du salaire. Les bénéficiaires de ce dispositif, déjà choisi par plus de 2.000 salariés, restent dans les effectifs mais sont dispensés d’activité deux à trois ans avant leur retraite effective. Et jusqu’à cinq ans à Rennes.

La CFTC réclamera lors du CCE que le modèle breton soit appliqué “à toutes les usines”, “ce qui permettrait une bonne fois pour toutes de réajuster (les effectifs) et de ne plus y revenir”, explique Franck Don, délégué syndical central.

En contrepartie des départs, PSA s’engage à recruter 2.000 jeunes en alternance en 2015. Il devrait également procéder à quelque 550 recrutements en CDI, principalement dans le marketing et la filière électricité électronique.

D’après le “nouveau contrat social” signé en 2013 par quatre organisations syndicales, “toute embauche doit être prioritairement réservée aux apprentis” déjà formés par l’entreprise, selon Anne Valleron (CFE-CGC), qui veut en CCE “s’assurer que cet engagement va être respecté”.

– Vent de panique –

Le constructeur espère en outre convaincre “autour de 1.400 salariés” de changer de poste en interne, à un “niveau équivalent aux années précédentes”.

PSA mise aussi sur 550 “mobilités externes sécurisées” pour des salariés exerçant des métiers sensibles. Cette mesure garantit la possibilité de revenir dans l’entreprise si le salarié le décide, deux ans maximum après son départ.

Mais l’objectif, qui cible particulièrement Poissy, Mulhouse et Rennes, paraît difficilement atteignable : en 2014, le dispositif a attiré seulement 50 salariés, sur un objectif initial de 250.

Pour la CGT, les estimations de la direction s’apparentent à “un nouveau plan de réduction d’emploi” en France, indique à l’AFP Jean-Pierre Mercier, qui rappelle les “sacrifices” déjà faits par les salariés au nom du redressement.

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Aulnay-sous-Bois (Photo : Fred Dufour)

Marqué par un précédent projet de restructuration, qui avait entraîné la suppression de 11.600 postes entre fin 2011 et fin 2013 et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, PSA entend “réduire les écarts constatés entre les besoins et les ressources de l’entreprise sans recourir à des mesures brutales”.

Jeudi, un vent de panique avait soufflé sur la maison PSA après que le projet du DAEC 2015 ait fuité dans la presse. Des médias, additionnant les départs et les reconversions internes prévues, avaient conclu que le constructeur projetait de supprimer de 2.450 à 3.450 postes.

Touché par la morosité du marché, PSA a lancé en avril le plan stratégique “Back in the Race” pour moderniser ses usines, réduire ses coûts et ses stocks.

Cette stratégie industrielle commence à porter ses fruits, fait valoir le groupe, dont les ventes mondiales ont baissé de 4,9% en 2013 comparé à 2012, entraînant une diminution de 2,4% de son chiffre d’affaires.