éjeunent dans un restaurant à Pékin, le 20 novembre 2014 (Photo : Fred Dufour) |
[26/11/2014 09:02:22] Pékin (AFP) Il est “urgent” pour les entreprises françaises de “mettre le cap sur la Chine”, malgré sa baisse de rythme de croissance et même si le “ticket d’entrée augmente”, avertit une étude rendue publique mercredi.
“Ne pas se tromper: la Chine ralentit certes et se normalise, mais elle va rester durablement au centre de l’échiquier”, assure le cabinet OC&C Strategy Consultants, dans cette enquête réalisée avec la Chambre de Commerce et d?Industrie Française en Chine (CCIFC) et la CCI Paris Ile-de-France.
Aujourd’hui, 46% des entreprises européennes estiment que l?âge d?or est révolu pour les multinationales en Chine, a rappelé dans une conférence de presse à Pékin Henri-Pierre Vacher, d’OC&C.
Mais, a-t-il tempéré, la Chine va tirer près de 22% de la croissance mondiale à l’horizon 2019, soit autant que l’ensemble des 24 premières économies dites émergentes (Inde, Brésil, Mexique, Indonésie, Russie, Egypte, etc.).
“Pour toute entreprise à vocation de leadership mondial, ne pas s?ancrer en Chine avec détermination revient à hypothéquer lourdement ses marges de man?uvre”, prévient l’étude.
Selon ses auteurs, la France “est (très) en retard” face à l’Allemagne dans la bataille de l’exportation et de l’implantation en Chine.
En 1995, l?Allemagne y exportait pour huit milliards de dollars, contre trois pour la France. Dix-huit ans plus tard, l?Allemagne y exporte pour 89 milliards, contre 20 milliards de dollars seulement pour la France.
à Pékin, le 20 novembre 2014 (Photo : Wang Zhao) |
Et les ambassades estiment que 5.500 entreprises allemandes sont implantées en Chine, contre 2.000 françaises.
InMais, assure l’étude, la mutation en cours du modèle chinois constitue “un puissant appel d?air” pour les champions hexagonaux spécialisés dans la grande consommation, l’urbanisation, le tertiaire, l’énergie ou le développement durable.
Avec une diplomatie économique et commerciale plus pragmatique et mieux coordonnée, les Allemands en Chine sont fréquemment mieux placés en prix, en raison d?unités de production plus concentrées disposant de redoutables effets d?échelle, note l’étude.
Elle cite l’exemple du lait fluide, où l?Allemagne s’impose avec 60% de l?import, fort d?un prix moyen deux fois inférieur à celui pratiqué par la Nouvelle-Zélande.
Dans l’agroalimentaire et ailleurs “les Chinois reprochent aux Français une volonté de tout clarifier d?entrée, un manque de suivi, et surtout une volonté d’export, alors que souvent et particulièrement sur l?amont, les entrepreneurs chinois cherchent d?abord des partenaires industriels capables de les aider à investir et à monter en gamme”.
Les auteurs appellent enfin à s’inspirer des grandes entreprises et PME nominées aux Trophées France Chine, qui récompensent les acteurs réussissant sur le complexe marché chinois.
Cette année ont été distingués l’agence Architecture-Studio, implantée à Shanghai et Pékin, et l’équipementier automobile Valeo.
La Chine représente désormais 25% du marché mondial des équipements automobiles, a expliqué Edouard de Pirey, président de Valeo Chine.
Valeo a réalisé un chiffre d’affaires de 12 milliards de yuans (1,57 milliard d’euros) en 2013 en Chine, marché comptant désormais pour plus d’un quart des prises de commande du groupe, a-t-il détaillé.