à Paris (Photo : Loic Venance) |
[26/11/2014 12:05:30] Paris (AFP) Dans la haute fonction publique, concilier vie privée et vie professionnelle “reste un problème essentiellement féminin”, beaucoup d’hommes ayant une “femme exceptionnelle” au service de leur carrière, relève une étude publiée mercredi.
Pour réaliser cette enquête à la demande de l’administration de la fonction publique (DGAFP), le Centre d’études de l’emploi (CEE) a organisé une série d’entretiens auprès de cadres à Bercy et dans les ministères sociaux.
Il en ressort que “seuls peuvent se plier aux exigences de leur poste les cadres dont la conjointe, bien que tout aussi diplômée, assume l’exclusivité des charges familiales et désinvestit la vie professionnelle”.
Les hommes “ne modifient leurs arrangements conjugaux que lorsque leur couple est en danger ou qu’ils éprouvent des déconvenues dans leur carrière”, note le CEE, “des constats qui font mesurer le chemin restant à parcourir sur la voie de l’égalité professionnelle”.
L’étude cite certains témoignages édifiants comme celui de ce père trentenaire qui prend ses distances vis-à-vis des obligations parentales: “pour l’instant, elle reste à la maison parce qu’elle a eu un deuxième enfant depuis et tout ça demande beaucoup de temps”…
Il y aussi ces cadres dont la conjointe “s’est mise mère au foyer”, parce que “cela lui plaisait”, parce que “c’était son truc” ou a opté pour une activité professionnelle moins contraignante, “un heureux concours de circonstances”. Le tout jamais par contrainte.
Les auteurs relèvent que “ces modèles conjugaux et parentaux sont largement majoritaires” et que “l’appartenance générationnelle” a peu d’incidence contrairement aux discours sur les “nouveaux pères” qui s’investiraient davantage dans la sphère privée.
Avoir “une femme exceptionnelle”, expression citée par un des cadres interrogés, constitue donc “un précieux atout” pour accéder aux postes dirigeants, tandis que “les hommes aux arrangements conjugaux égalitaires ainsi que les femmes sont pénalisé(es)”, conclut l’étude.
Elle rappelle que bien que majoritaires dans la fonction publique d’Etat (54%), les femmes ne représentaient en 2011 que 26,5% des cadres à occuper des fonctions d’encadrement et de direction.
Pour réaliser cette enquête, le CEE a mené 96 entretiens (61 femmes et 34 hommes) entre 2011 et 2013 au sein de quatre directions générales de Bercy et deux directions générales des ministères sociaux auprès de cadres dirigeants et supérieurs.