Le moral des ménages et des entreprises rebondit

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à faire de gros achats (Photo : Philippe Huguen)

[26/11/2014 13:46:25] Paris (AFP) Les légers rebonds du climat des affaires et du moral des ménages français, annoncés coup sur coup par l’Insee mardi et mercredi, apparaissent comme des signaux positifs dans un contexte favorable à la relance économique, selon des économistes interrogés par l’AFP.

La confiance des ménages français s’est établie à 87 points en novembre, loin de sa moyenne de longue période (100 points) mais en progression de 2 points sur un mois et à son plus haut niveau depuis mars.

A l’approche des fêtes de fin d’année, les quelque 2.000 ménages interrogés par l’Insee se sont déclarés plus disposés qu’auparavant à faire de gros achats (+4 points) et ont reconsidéré favorablement leur niveau de vie passé (+7 points).

L’indicateur du climat des affaires, qui synthétise le moral des chefs d’entreprise français des principaux secteurs d’activité, a aussi grimpé de 3 points, revenant ainsi à 94 points, son niveau de juin.

La hausse a été particulièrement marquée dans le commerce de détail (+6 points), le commerce de gros et le bâtiment (+4 points), tandis que l’industrie est presque revenue à sa moyenne de longue période, à 99 points.

“Ce sont plutôt de bonnes surprises”, estime Axelle Lacan, économiste au Crédit Agricole, rappelant que le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) français au troisième trimestre (+0,3%) a été meilleur que prévu.

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énages de novembre 2013 à novembre 2014 (Photo : J-M.Cornu)

“Les signaux sont meilleurs pour les entreprises, mais après plusieurs mois de situation très fragile”, observe Philippe Waechter, de Natixis Asset Management, pour qui “les choses se stabilisent à un niveau relativement bas”.

Néanmoins, la conjoncture serait aujourd’hui plus favorable à une reprise, sous l’effet conjugué de la baisse des cours du pétrole et de celle de l’euro face au dollar, qui “va continuer” et “permettre à la zone euro d’aller mieux, dans des conditions monétaires extrêmement accommodantes”, affirme-t-il, faisant référence aux taux d’intérêt historiquement bas de la Banque centrale européenne (BCE).

– ‘Acquis négatifs’ –

L’économiste pense que le plan présenté mercredi par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour mobiliser 315 milliards d’euros d’investissements sur trois ans à partir de 21 milliards d’euros de garanties communautaires, parviendra à “créer une impulsion” pour enfin “sortir de cette période de croissance trop faible”.

“Le coût du crédit est faible et le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, ndlr) a clairement amélioré la situation des entreprises”, qui “ne savent pas quoi faire de cet argent”, ajoute-t-il.

Mais la reprise en France reste handicapée par les “acquis négatifs” de la production industrielle et de la consommation des ménages en biens, en recul respectivement de 0,1% et 0,2% au troisième trimestre par rapport au troisième trimestre 2013, souligne Mme Lacan.

La croissance est en outre durablement lestée par la persistance d’un taux de chômage élevé, entretenu par la “perte d’employabilité” des travailleurs durablement privés d’emploi en raison de la crise.

Malgré leur regain d’optimisme, les ménages Français sondés par l’Insee sont d’ailleurs plus nombreux en novembre à considérer que le chômage va augmenter (+2 points).

En tenant aussi compte de la hausse des défaillances d’entreprises et de la baisse générale des investissements, les prévisions de croissance restent timorées à court et moyen termes.

Bien que plusieurs facteurs portent à “croire que 2015 sera meilleur que 2014”, la progression du PIB devrait rester “mollassonne”, en tout cas “inférieure à la moyenne historique” au moins jusqu’en 2017, ajoute Axelle Lacan.