Entre 200 et 500 chiffonniers “Barbéchas” travailleront, à partir de janvier 2015, avec la municipalité d’Ettadhamen-Mnihla dans deux quartiers pilotes, les Jardins d’El Menzah 2 et la Cité 2 Mars, pour la gestion des déchets municipaux, à travers un tri à la source.
Cette action pilote baptisée “Projet d’intégration du secteur informel dans la gestion municipale des déchets en Tunisie”, a été lancée, mercredi 26 novembre, à la Municipalité d’Ettadhamen.
Sur le plan social, le projet aspire à réduire le niveau de pauvreté des barbéchas à travers l’amélioration de leurs revenus, à préserver leur santé à travers la vaccination et une meilleure protection, à diminuer les déchets dangereux dans la rue (tri à domicile par les ménages) et partant leur assurer une inclusion sociale et une meilleure relation avec la municipalité et avec les citoyens.
C’est ainsi que les chiffonniers adhérents à ce projet bénéficieront de tenues, de badges et de logos reconnaissables.
Cette action pilote s’insère dans le cadre d’un projet initié en collaboration avec la municipalité d’Ettadhamen- Mnihla, l’ANGED, le gouvernement allemand à travers la coopération technique allemande(GIZ) et le réseau régional d’échange d’informations et d’expertise sur les déchets solides dans les pays du Maghreb et du Mashreq (SWEEP- Net).
En Tunisie, 8.000 chiffonniers (hommes et femmes) fouillent les poubelles dans les rues et dans les décharges, à la recherche de matériaux recyclables: bouteilles, canettes, pain et les autres matériaux, selon les statistiques de TAMSS (association tunisienne pour le management et la stabilité sociale).
Ceux-ci travaillent dans des conditions lamentables et sans aucune couverture sociale et sont de plus exposés à plusieurs maladies graves en raison de leurs contact direct avec les ordures, généralement, non triées à la source.
L’objectif du projet d’intégration, lancé en avril 2014 et financé par le gouvernement allemand à travers la GIZ, est d’améliorer les conditions de vie et de travail de ces personnes tout en développant la gestion des déchets au niveau municipal.
Julia Corner, coordinatrice du projet représentant la GIZ, a signalé que le projet aura pour autre avantage d’assurer l’accès des chiffonniers au service social et au micro-financement. “Ceux-ci contribuent de 60% aux activités de recyclage en Tunisie d’où la nécessité de les mieux encadrer et de les intégrer dans l’économie formelle”, a-t-elle déclaré.
Le projet prévoit, d’après elle “d’établir un bureau de liaison entre le secteur informel (les barbéchas) et la municipalité, d’introduire le tri à la source par les ménages, des déchets recyclable pour qu’ils sont ensuite, collectés à domicile par les barbéchas dans les zones pilotes et de créer des associations des barbéchas d’Ettadhamen-Mnihla”.
De même, le projet aspire, selon les représentants de la partie allemande, à améliorer la perception chez les Tunisiens de ce métier informel mais qui reste très important pour la préservation de la nature et la valorisation des déchets.
Henricus Winnubst, représentant du gouvernement allemand à l’ambassade d’Allemagne à Tunis, a fait état de la prédisposition de la GIZ à soutenir d’autres initiatives de gestion communale des déchets.
A travers ce projet, les municipalités partenaires de ce projet auront aussi l’opportunité de contribuer au développement du recyclage en Tunisie, où, sur un potentiel de 24% des déchets recyclables, seulement 4% sont recyclés.
Sur le plan technique, le projet envisage le lancement, en décembre, d’une campagne de communication et de sensibilisation des citoyens des quartiers pilotes pour connaître leurs besoins et leur perception par rapport aux actions du projet et les inciter à faire le tri sélectif de leurs déchets ménagers.