Chez Renault, des méthodes de Mercedes pour aider l’Espace à monter en gamme

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Logo de Renault (Photo : Sajjad Hussain)

[26/11/2014 20:13:18] Douai (AFP) Rigueur accrue dans l’assemblage, peintures contrôlées dans une cabine spéciale, vérification des finitions au toucher: pour industrialiser sa nouvelle génération d’Espace aux ambitions haut de gamme, Renault a puisé dans les méthodes de son partenaire Mercedes.

Présenté en avant première au Mondial de Paris début octobre, l’Espace de cinquième génération a migré du segment des grands monospaces vers celui des “crossovers”, inspirés de l’univers du 4×4 mais sans la capacité de franchissement.

Pour l’usine de Douai, le nouveau modèle est celui de tous les espoirs. Cet équipement industriel, qui avait produit jusqu’à 469.000 véhicules en 2004, en sort actuellement le quart en rythme annuel, des petits monospaces Scénic qui arriveront bientôt en fin de cycle.

Dans le plan industriel de Renault, l’usine nordiste s’est vue attribuer les voitures les plus haut de gamme. L’Espace est le premier de cinq modèles amenés à y être produits sur une ligne d’assemblage unique.

Quelque 420 millions d’euros ont été investis dans l’usine avec cet objectif, gage de rentabilité accrue pour Renault si les ventes suivent.

Pour mettre tous les atouts de son côté, la marque a décidé d’investir dans la “qualité perçue”. Et c’est là qu’est entré en scène le groupe allemand Daimler, dont les Mercedes bénéficient de l’une des images de marque les plus fortes du secteur automobile.

Renault et Daimler ont noué un partenariat qui a déjà débouché sur de multiples collaborations, notamment sur les utilitaires. Les nouvelles Twingo et Smart partagent la même base technique.

A Douai, les experts de Mercedes ont donné leur avis “à chaque étape de la mise au point” du nouvel Espace, explique Franck Naro, directeur de cette usine employant aujourd’hui environ 4.200 personnes.

– Effort sur les matériaux –

“Sur plusieurs sujets, par sans doute leur bonne connaissance d’un public qui achète des voitures plus chères, ils nous ont apporté un certain nombre de points sur lesquels il nous fallait être encore plus exigeants”, raconte M. Naro.

Cela passe par les matériaux dans l’habitacle, avec des tissus moins salissants et des plastiques résistant aux rayures, gage d’une meilleure durée dans le temps et donc d’une voiture qui garde sa valeur, explique Jean-Sébastien Blazy, chef de service “fiabilité, durabilité et qualité perçue” du groupe au Losange.

Grâce à la maroquinerie et aux bijoutiers, “on a un vrai savoir-faire en France et une légitimité dans le luxe (…) mais il est vrai que ce sont les Allemands qui donnent le la des constructeurs +premium+” en automobile, remarque-t-il. “Daimler nous aide à inscrire un certain nombre de codes dans nos véhicules que l’on souhaite haut de gamme”.

Une volonté de rigueur se retrouve aussi dans des normes plus sévères, dès les premières étapes de la fabrication du véhicule: entre le Scénic et le nouvel Espace, la marge de conformité dans l’alignement des panneaux de carrosserie a ainsi été divisée par deux.

Plus en aval dans le processus, Renault s’est aussi inspiré de Daimler pour installer une “cabine à lumière” destinée à vérifier qu’il n’y a pas de différence de teinte entre les panneaux de carrosserie métalliques et les pare-chocs en plastique, avec un protocole d’examen sous plusieurs angles et un nuancier de référence. L’examen se fait à l’oeil nu, mais aussi par machine.

Autre nouveauté dans le processus d’industrialisation, une inspection spécifique en bout de ligne, où un technicien vérifie à l’oeil et au toucher la bonne tenue de la carrosserie. Pour cette montée en gamme de l’usine, Renault indique avoir dispensé 100.000 heures de formation au total.

La marque, qui n’a pas réussi à conquérir le haut de gamme ces dernières années avec des produits décalés comme le “coupéspace” Avantime et la berline Vel Satis, n’a pas encore dévoilé les tarifs du nouvel Espace, qui arrivera chez les concessionnaires au printemps.