Chômage : indicateurs en berne, pas de miracle attendu

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ôle emploi le 27 août 2014 à Armentières (Photo : Philippe Huguen)

[27/11/2014 06:37:25] Paris (AFP) Aucun miracle n’est attendu jeudi lors de la publication par Pôle Emploi du nombre de personnes inscrites sur ses listes fin octobre, compte tenu de l’accumulation d’indicateurs économiques en berne ou de prévisions pessimistes comme celles de l’OCDE, révélées mardi.

“Soyons honnêtes: nous sommes en échec”, reconnaissait fin octobre le ministre du Travail François Rebsamen après l’annonce d’un nouveau record de demandeurs d’emploi avec 3,43 millions d’inscrits sans activité (3,70 millions avec l’outre-mer), soit 19.200 demandeurs supplémentaires en septembre.

En incluant les demandeurs ayant exercé une activité partielle, le chiffre montait à 5,43 millions.

La situation s’était dégradée chez les jeunes (+0,4%) et chez les seniors (+1,0%). Sur un an, la conjoncture restait catastrophique chez les 50 ans et plus (+11,1%), mais bien orientée chez les moins de 25 ans (-1,2%).

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ée nationale à Paris (Photo : Eric Feferberg)

“On a beau faire feu de tout bois, tant qu’une croissance plus forte n’est pas là, il n’y a pas assez de créations d’emplois”, avait admis le ministre du Travail.

Le recul de l’emploi intérimaire, considéré comme un indicateur précurseur des tendances sur le marché de l’emploi, a été confirmé mercredi par le baromètre Prism’emploi avec une baisse de 2,9% en octobre 2014 par rapport à la même période l’an dernier.

L’intérim a été affecté par la chute des effectifs dans le BTP (-20,6%), un secteur lourdement touché par la crise.

Selon l’Insee, le secteur de la construction est le principal frein à la croissance en France, et lui coûtera 0,4 point de produit intérieur brut (PIB) cette année.

L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a confirmé mardi la déconvenue de l’exécutif, prévoyant une hausse du chômage jusqu’à la fin de l’année 2015, pour atteindre 10,1% des actifs en métropole, avant de se replier légèrement à 10,0% courant 2016. L’activité économique “devrait rester molle aux prochains trimestres”, a estimé l’OCDE, expliquant qu’une “faible croissance de la demande entraîne une faiblesse de l’emploi avec un chômage élevé et du sous-emploi”.

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ût 2014 à Montpellier (Photo : Pascal Guyot)

L’OCDE a encore révisé à la baisse sa dernière prévision de croissance 2015, à 0,8% contre 0,9% début novembre. De son côté, le gouvernement français compte sur 1% de croissance l’an prochain. L’économie française devrait ensuite croître de 1,5% en 2016 (contre 1,7% selon le gouvernement), prévoit l’OCDE.

Malgré tout, M. Rebsamen espère “un retournement mi-2015” sur le front du chômage.

Pour y parvenir, le gouvernement mise en premier lieu sur le pacte de responsabilité, plan économique phare du président François Hollande.

– “500.000 chômeurs de plus depuis 2012” –

Le dispositif prévoit une aide de 40 milliards d’euros aux entreprises sous forme de baisses d’impôts et de charges. En contrepartie, les entreprises sont censées investir et embaucher. Mais le manque d’empressement du patronat dans la mise en ?uvre du Pacte a conduit le Premier ministre Manuel Valls à hausser le ton, lui demandant de “s’engager” car “rien ne peut justifier l’attentisme”.

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ée nationale à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

Le Pacte sera complété en 2015 par une loi pour l’activité, que le ministre de l’Economie Emmanuel Macron doit présenter le 10 décembre en conseil des ministres. Elle est censée “déverrouiller l’économie française” et contient notamment un assouplissement du travail dominical et une réforme des professions réglementées.

Mais dans l’immédiat, l’exécutif pare au plus pressé avec les contrats aidés. Le projet de budget pour 2015 prévoit d’en financer 445.000, essentiellement dans le secteur marchand, après 430.000 en 2014.

Ces emplois subventionnés se sont avérés insuffisants, à ce jour, pour enrayer la hausse du chômage. Depuis l’élection de François Hollande en 2012, plus d’un demi-million de chômeurs supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi.

Le temps presse pour le président. Il a dit à plusieurs reprises qu’il ne serait pas légitime pour briguer une second mandat en 2017 si le chômage ne baissait pas.