Augmentation de la pression sur les ressources en eau, baisse des récoltes, accroissement des catastrophes et de l’instabilité, telles sont les principales conséquences de l’aggravation du réchauffement climatique au cours des prochaines décennies sur la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (MENA), selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, intitulé «Baissons la chaleur».
Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord s’adaptent aux chaleurs extrêmes depuis des siècles, mais une poursuite de la hausse des températures aura des conséquences sans précédent, d’après ce rapport paru en début de semaine à Washington. Ainsi «dans l’hypothèse d’un réchauffement de 4°c (ce qui pourrait arriver dés les années 2080, si l’on ne fait rien), la plupart des capitales de la région pourraient connaître 4 mois de canicule, chaque année».
Autre effet projeté du réchauffement climatique, la fonte des calottes glaciaires polaires pourrait causer des dégâts de plusieurs milliards de dollars américains dans des villes comme Alexandrie et au bassin du Nil (Egypte), Benghazi (Libye) et Alger (Algérie).
Ces changements climatiques augmenteront la pression sur les ressources en eau déjà rares dans la région MENA, «avec des conséquences majeures pour la vie humaine et la sécurité alimentaire régionale» lit-on encore dans des extraits du rapport publiés sur le site de la Banque mondiale.
Ainsi, dans des pays tels que la Jordanie, l’Egypte et la Libye, les rendements de l’agriculture pourraient diminuer jusqu’à 30 % d’ici 2050 si les températures augmenter de 1,5 à 2°C.
Pour le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim, “ces changements vont rendre plus difficile les efforts visant à réduire la pauvreté et mettront en péril les moyens d’existence de millions de personnes».
“Nous voyons déjà des températures records survenant plus fréquemment, les précipitations d’intensité croissante dans certains endroits, et les régions sujettes à la sécheresse comme la Méditerranée devenir plus sèches”, a-t-il déclaré.
Cependant, les pires changements pourraient être évités si on maintenait le réchauffement en dessous de 2° C, selon le rapport. Pour le Groupe de la Banque mondiale, “le développement économique et la protection du climat peuvent être complémentaires. L’adoption de changements technologiques et comportementaux sont impératifs pour atténuer les effets néfastes du réchauffement climatique et inverser les tendances actuelles”.
Le rapport, préparé pour le Groupe de la Banque mondiale par l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique et l’analyse climatique, a traité des conséquences du changement climatique en Amérique Latine, en Asie centrale et au Moyen-Orient.