L’Ecosse pourra bientôt lever directement l’impôt sur le revenu

58ee8cea582f35c3c68a9fc4cc1ec432af71a62f.jpg
écossais à Edimbourg, le 10 setpembre 2014 (Photo : Lesley Martin)

[27/11/2014 10:04:03] Londres (AFP) Le gouvernement britannique va transférer de nouveaux pouvoirs à l’Ecosse qui, à défaut d’indépendance, pourra lever directement l’impôt sur le revenu, une concession propre à relancer le débat sur la fédéralisation du Royaume-Uni, selon un rapport officiel publié jeudi.

Le Parlement régional d’Edimbourg dispose déjà d’un large éventail de compétences, mais le contrôle de l'”income tax” constitue une avancée particulièrement spectaculaire et symbolique vers une autonomie accrue.

Il découle directement des promesses généreuses et précipitées faites par le gouvernement britannique en amont du référendum du 18 septembre, lorsque la progression des indépendantistes dans les sondages a soulevé un vent de panique à Londres.

Face à la menace séparatiste, les trois grands partis britanniques avaient alors multiplié les promesses de nouveaux pouvoirs à Edimbourg. Le Premier ministre David Cameron avait, dès le lendemain de la victoire du non à l’indépendance, mis sur pied une commission chargée de les formaliser.

Cette commission livrait jeudi ses recommandations, endossées par les cinq partis représentés à Holyrood, le Parlement écossais, à l’issue d’ultimes discussions serrées.

Offrir à l’Ecosse le contrôle total sur l’impôt sur le revenu a longtemps été disputé par l’opposition travailliste, dont la traditionnelle domination en Ecosse est aujourd’hui menacée par le succès du Parti national écossais (SNP) pro-indépendantiste.

L’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, très actif pour promouvoir le non à l’indépendance, a évoqué un “piège tendu par les conservateurs” au Labour.

L’Ecosse devrait également recevoir de nouveaux pouvoirs en termes de protection sociale ainsi que de contrôle des taxes d’aéroport. Un point qui inquiète là-aussi les travaillistes qui craignent que cela puisse défavoriser, par ricochet, les aéroports du nord de l’Angleterre, tel Manchester.

Les concessions faites au profit du Parlement écossais ont incité plusieurs députés anglais à réclamer aussitôt les mêmes privilèges. Pour l’instant, ces derniers ne peuvent pas voter sur les lois du domaine de compétence des parlements régionaux, alors que les députés écossais, gallois ou nord-irlandais élus au Parlement de Westminster votent, eux, aussi pour les lois concernant l’Angleterre.