«Le contexte actuel en Tunisie est favorable pour les membres de la diaspora qui veulent investir dans leur pays», ont estimé, jeudi 27 novembre, des responsables du secteur économique et de la société civile, lors d’un forum sur le thème “nouveaux contextes, nouvelles perspectives d’investissement pour la diaspora tunisienne”.
Il s’agit, selon la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) qui organise le forum, de faciliter le contact entre ces investisseurs, les institutions publiques tunisiennes concernées par le développement des TPE/PME et les structures de promotion des investissements, d’encadrement et appui.
Le président de CONECT, Tarek Cherif, a rappelé que dans le cadre du projet européen DiaMed (la migration, la formation et l’accompagnement au service de l’emploi et du développement local), une dizaine d’investisseurs Tunisiens résidant en Europe ont été sélectionnés. Ils bénéficient actuellement, d’un accompagnement personnalisé assuré par la CONECT et l’Agence de l’entrepreneuriat en Méditerranée “ACIM” pour créer leur entreprise en Tunisie, a-t-il précisé.
De son côté, le ministre de l’Industrie, Kamel Ben Naceur, a affirmé que la diaspora tunisienne a permis de lancer environ 10 mille projets en Tunisie ce qui représente 40 mille emplois avec un investissement de l’ordre de 330 millions de dinars. Ces projets sont répartis entre 4.750 projets dans le secteur des services, 2.750 dans l’industrie et 800 projets dans le secteur agricole.
Pour M. Ben Naceur, l’investissement dans les services ne doit pas se limiter au secteur de la petite restauration et les cafés. Il doit être orienté vers les services à forte valeur, a-t-il dit faisant observer que les incitations en Tunisie sont importantes notamment en ce qui concerne la franchise et l’exonération .
Il a rappelé le lancement en 2014 du projet “TWENSA Invest” qui vise à accompagner une cinquantaine de Tunisiens vivant à l’étranger (Allemagne, France et Suisse) dans la création de leurs projets en Tunisie et ce en partenariat notamment avec ACIM outre le projet PACEIM (programme d’aide à la création d’entreprises innovantes en Méditerranée), lequel vise à accompagner la création de 100 autres projets par la diaspora.
D’après la représentante la délégation de l’Union européenne en Tunisie, Fatma Ben Moussa, les membres de la diaspora ne peuvent rien faire de productif dans leurs pays d’origine s’ils n’y trouvent pas des relais et des réseaux de soutien.
Mme Ben Moussa a fait savoir que le projet Diamed, doté d’un budget de 2,3 millions d’euros sur trois ans, vise à soutenir la création d’emploi et d’activités dans les pays du Maghreb.
Elle a, en outre, annoncé la préparation pour 2015 d’un nouveau programme avec la Tunisie dans les domaines de développement du secteur privé et de la formation professionnelle, lequel sera doté d’un montant de 25 millions d’euros.
Selon le ministère de l’industrie, le nombre de Tunisiens vivant à l’étranger est estimé actuellement à 1,2 million dont 100.000 compétences et 8.400 compétences de très haut niveau. Quant à leurs transferts de fonds vers le pays, ils sont estimés à 1,1 milliard de dinars par an, ce qui représente 23% de l’épargne nationale..